L’homme accusé d’avoir jeté des œufs sur le président Zeman a été acquitté

Jindřich Frühauf, photo: ČTK

Il est préférable de ne pas jeter d’œuf sur le président de la République tchèque. Jindřich Frühauf, qui risquait jusqu’à deux ans de prison, peut en témoigner. Bien qu’il ait été acquitté, mardi, par le tribunal du IIe arrondissement, ce retraité de 63 ans était accusé d’avoir visé Miloš Zeman lors d’un rassemblement organisé le 17 novembre 2014, jour de fête nationale, alors que le chef de l’Etat se trouvait sur un podium.

Jindřich Frühauf,  photo: ČTK
C’est à l’automne dernier, soit deux ans après les faits, que la police avait demandé à la justice d'entamer des poursuites contre Jindřich Frühauf soupçonné d'avoir jeté deux œufs en direction du podium depuis lequel le président Zeman s'exprimait dans le cadre des festivités du 17 novembre, à l’occasion du 25e anniversaire de la chute du régime communiste. Le chef de l'Etat avait alors été copieusement sifflé par une centaine de personnes, qui lui reprochaient, entre autres, sa proximité avec la Russie, son penchant pour l’alcool, ou encore ses propos vulgaires qu'il avait tenus en direct sur l’antenne de la Radio publique tchèque quelque temps plus tôt. Inculpé par le procureur de la République, Jindřich Frühauf risquait jusqu'à deux ans de prison, s’il avait était reconnu coupable.

Ce ne sera finalement pas le cas. Mardi, le juge a estimé qu’il n’était pas possible de prouver les faits reprochés. L’accusé, qui affirme ne pas avoir lancé d’œufs, estime toutefois que cette affaire va au-delà de son cas personnel :

Photo: ČT24
« Je vois une forme d’hystérie dans tout cela de la part de quelques fonctionnaires. Leur volonté est de punir quelqu’un pour en faire un exemple. Dans cette affaire, il ne s’agit certainement pas de juger mon cas particulier, tout le monde s’en fiche. Le but est de faire peur aux gens de façon à ce qu’ils n’expriment plus leur mécontentement comme bon leur semble. Parce que, vous pouvez me croire, ce sont des centaines d’œufs qui ont volé ce jour-là. »

Si Jindřich Frühauf a été acquitté, c’est aussi parce que seuls deux policiers ont témoigné contre lui, alors qu’aucun autre participant au rassemblement n’avait été interpellé.