« Licenciements de masse » en perspective : l’action gouvernementale critiquée
Le gouvernement tchèque a déjà pris des mesures (prêts à taux zéro, kurzarbeit) pour venir en aide aux entreprises et aux particuliers touchés par la crise économique en plus de la crise sanitaire dans le pays. Mais ces mesures sont considérées comme insuffisantes et surtout difficilement compréhensibles dans la pratique pour ceux qui ont besoin d’aide.
La pénurie de main d’œuvre dont a souffert l’économie tchèque pendant plusieurs années n’est évidemment plus un mal d’actualité. « Aujourd’hui et demain nous allons avoir des licenciements de masse », avertit Tomáš Prouza.
« La raison ? Le soutien du gouvernement est tout simplement insuffisant. Pour 100 couronnes d’aide, le gouvernement en reprend 34 pour les assurances sociale et médicale. Et les entreprises qui versent des salaires décents à leurs employés ne reçoivent qu’une aide publique faible qui ne compense pas la dépense », continue l’ancien Secrétaire d’Etat aux affaires européennes du gouvernement Sobotka.
Le président de la Chambre nationale de commerce, s’il loue les efforts du gouvernement actuel, met en garde lui aussi contre le manque de transparence des systèmes mis en place.
« On entend parler du programme Covid III. Pourtant les entrepreneurs n’ont toujours pas compris le programme Covid I et pas reçu d’informations concernant le programme Covid II », estimait en conférence de presse ce lundi Vladimír Dlouhý, qui a indiqué que cette semaine des milliers d’employeurs allaient devoir prendre des décisions quant à de potentiels licenciements.
Il estime que les informations concernant le système de chômage partiel, appelé ici kurzarbeit, ne sont pas encore arrivées de manière claire jusqu’aux employeurs, alors que près de la moitié d’entre eux indique avoir besoin d’y recourir.
Le gouvernement doit faire des annonces dans les prochaines heures concernant les PME et les compensations de salaires. Mercredi, la ministre des Finances doit également présenter un projet visant à permettre l'interruption provisoire des remboursements de prêts immobiliers et autres crédits à la consommation.