Lisbonne : Selon Havel, Klaus se comporte de manière irresponsable et nuit à l’image de la République tchèque

Václav Havel, photo: CTK

Václav Havel et Václav Klaus : le premier est l’un des anciens dissidents du régime communiste les plus connus dans le monde, le deuxième lui a succédé à la présidence de la République et est un « dissident de l’Europe » auto-proclamé. Deux caractères différents, deux parcours différents et deux visions du monde différentes.

Václav Havel,  photo: CTK
Jeudi, Václav Havel participait à une conférence de presse organisée pour les vingt ans de la révolution de velours qui l’a amené au pouvoir en 1989. Beaucoup de journalistes étaient présents ; beaucoup de journalistes étrangers aussi, particulièrement intéressés par son avis sur le comportement de son successeur et son refus de signer le traité de Lisbonne. Václav Klaus veut désormais une garantie de l’UE concernant de potentielles requêtes de la part d’Allemands des Sudètes expulsés après-guerre et la République tchèque reste le dernier pays des 27 à ne pas avoir signé.

Václav Havel :

« Selon moi, la manière qu’il a de se comporter nuit à la République tchèque. C’est irresponsable, c’est mal comprendre le caractère de notre constitution qui fut rédigée dans l’esprit du droit naturel. L’argument avancé est un argument tardif et non convaincant. J’en suis très désolé, parce que cela porte atteinte à la réputation de la République tchèque en Europe ».

« Je ne veux pas faire de psychologie et m’attarder sur les motifs qui poussent le président à se comporter de la sorte. Je constate juste que je considère cela comme très irresponsable et dangereux. Et je veux croire que tous vont se reprendre et que dans l’intérêt de toute l’Europe le traité va être ratifié. »

Václav Klaus,  photo: CTK
Au cours de ses présidences successives, Václav Havel s’était efforcé de faire avancer le dialogue avec les représentants des Allemands des Sudètes expulsés, dont Václav Klaus dit encore craindre les revendications.

« Je ne pense pas qu’une telle menace existe, pour des raisons qui ont été longuement expliquées dans les journaux. Dans le même temps, c’est un argument qui peut fonctionner sur l’opinion parce que pendant des décennies nous avons été éduqués avec des préjugés et la société ne s’en débarrassera pas facilement. Je considère cette argumentation comme dénuée de sens pour plusieurs raisons. »

« Personnellement, je pense que Monsieur le président, avant d’être élu, aurait dû jouer cartes sur table, pour que les parlementaires aient pu savoir à quoi s’attendre s’ils votaient pour lui. Je ne sais pas si cela s’est passé comme ça ou pas mais on dirait que non. La faute est donc aussi du côté de ceux qui l’ont élu et qui ne lui ont rien demandé... »