Migrants, Visegrád, UE… Entre présidents tchèque et hongrois, les relations sont au beau fixe
Si l’on évoque régulièrement les réunions du Groupe de Visegrád (V4) entre présidents, Premiers ministres et autres ministres tchèques, hongrois, polonais et slovaques, plus rares, en revanche, sont les rencontres bilatérales et visites réciproques entre les représentants politiques tchèques et leurs homologues hongrois et polonais. La preuve en a été, mardi, avec la visite à Prague du président hongrois János Áder. L’occasion pourtant pour lui et son hôte Miloš Zeman de souligner l’excellence des relations entre les deux pays.
Avant donc de se rendre prochainement à Bratislava, dans le plus grand respect des relations de bon voisinage entre Tchèques et Slovaques, pour son dernier voyage à l’étranger avant la fin de son mandat de président, Miloš Zeman a donc reçu János Áder mardi. Et une fois les deux hommes attablés l’un à côté devant la presse, Miloš Zeman a fait part de sa satisfaction de voir « l’erreur réparée ».
Il faut dire que les deux présidents semblent s’être entendus à merveille sur l’ensemble des questions évoquées durant leur entrevue, et plus particulièrement sur celle du rejet des quotas d’accueil de migrants. Miloš Zeman s’est d’ailleurs félicité de l’évolution de la situation sur la scène politique locale suite aux élections législatives en octobre dernier :
« Andrej Babiš, que je nommerai Premier ministre ce mercredi, s’est exprimé très clairement et publiquement contre les quotas, et je veux croire qu’il ne modifiera en rien sa position une fois installé dans ses nouvelles fonctions. »Sur ce point précis, le président tchèque a rappelé qu’il considérait l’application de ces quotas de répartition comme une ingérence dans les affaires intérieures des pays, tandis que János Áder, membre fondateur du parti conservateur Fidesz dont Viktor Orbán est aujourd’hui le leader, a ajouté que la priorité en la matière devait être d'accélérer les procédures administratives pour le renvoi des migrants dans leurs pays d’origine ainsi que pour le traitement des demandes justifiées du statut de réfugié. Le président hongrois s’est prononcé également en faveur du renforcement des frontières extérieures de l’UE.
Plus largement, les relations entre les deux pays ne sont entravées par aucun différent de quelque type que ce soit. Prague et Budapest entendent approfondir leur coopération tant dans le cadre du V4 qu’à l’échelle européenne ou bilatérale.
Miloš Zeman et János Áder ont également évoqué les conséquences du retrait du Royaume-Uni de l’UE ; le président tchèque considérant que la principale raison du Brexit est l’incompétence des élites actuelles à Bruxelles. « Et je dis cela en tant que partisan de l’idée européenne », a-t-il précisé.De son côté, János Áder a rappelé que la République tchèque était le septième partenaire commercial le plus important de la Hongrie, alors que les touristes tchèques sont de plus en plus nombreux à découvrir ou redécouvrir les charmes et délices magyares.
Derrière les très classiques Slovaquie, Croatie, Italie, Autriche et Grèce, la Hongrie est désormais la sixième destination préférée des Tchèques alors quelque 200 000 visiteurs chaque année. Et il ne serait pas étonnant que le président Zeman compte parmi eux.