Les prévisions démographiques défavorables
Les résultats du recensement organisé en République tchèque le 28 février dernier ne seront connus que dans six mois ou encore plus tard mais on sait déjà que les prévisions démographiques continuent à être défavorables. Selon une étude rendue publique par l'ONU, tout récemment, le nombre de Tchèques devrait diminuer d'environ 10 millions à 8,5 millions d'habitants d'ici à l'an 2050. Astrid Hofmanova.
Parmi les problèmes les plus graves qu'affronte non seulement la République tchèque mais toute l'Europe, il y a le phénomène de vieillissement de la population. Le taux de natalité tchèque, l'un des plus bas d'Europe, ne permet pas en effet le relai des générations et sera donc inférieur au taux de mortalité. D'ici à l'an 2050, le groupe des sexagénaires sera trois fois plus nombreux que le groupe d'enfants fréquentant l'école primaire. La Tchéquie figurera parmi les dix premiers pays ayant la population la plus âgée. Dans cinquante ans, prévoient les démographes de l'ONU, la Tchéquie perdra 1,8 million de sa population.
Le problème majeur reste donc celui du taux de natalité insuffisant à compenser le nombre de décès et le vieillissement de la population. Ainsi, la population tchèque, comme beaucoup d'autres dans les pays d'Europe occidentale, ne devrait son salut qu'à la fécondité des immigrants. Si l'on veut sauver l'économie mais aussi le système social, de santé ou de retraite, car la Tchéquie manquera des gens à l'âge actif, l'immigration est le phénomène qui ne nous épargnera pas, constate Dusan Drbohlav, spécialiste de la migration à la faculté des Sciences naturelles de l'Université Charles. Selon lui, la République tchèque ne se passera pas des étrangers qui peuvent ralentir le processus de vieillissement de la population tchèque. Pour y arriver, le ministère du Travail et des Affaires sociales est en train d'élaborer un projet en vue de permettre aux étrangers d'acquérir plus facilement le domicile fixe en République tchèque. Mais ce projet a aussi ses écueils non négligeables, avertit Drbohlav. Un étranger peut devenir facilement un cas social ou, par contre, il peut remplacer à un poste important un spécialiste tchèque qui perd donc le travail. Une situation favorable à un climat xénophobe.