L'avenir du musée Comenius à Naarden reste incertain

La tombe de Comenius à Naarden

L'avenir du musée Comenius de Naarden, aux Pays-Bas, demeure toujours incertain. La table ronde qui rassemblait les parties intéressées, vendredi dernier, à Naarden, n'a pas permis de trouver un accord définitif concernant le fonctionnement du musée et son financement.

Tombe de Comenius à Naarden
C'est en 1929 que la chapelle dans laquelle se trouve la tombe oubliée de Comenius a été découverte, à Naarden. Comenius, nom latinisé de Jan Amos Komensky, né en Moravie en 1592, était philosophe, humaniste, linguiste, pasteur de l'Union des frères tchèques et, surtout, un éminent pédagogue considéré comme le fondateur de la pédagogie moderne. Parmi ses nombreuses oeuvres, c'est le manuel "La Porte ouverte sur les langues" qui lui assura la réputation de "père spirituel des nations." Après la victoire du camp catholique dans la bataille de la Montagne blanche, il a été contraint à l'exil. Il s'est d'abord réfugié en Pologne, puis en Angleterre et en Suède, pour s'établir aux Pays-Bas, où il meurt, à Amsterdam, en 1670.

Chapelle dans laquelle se trouve la tombe de Comenius à Naarden
En 1933, le gouvernement tchécoslovaque a loué la chapelle abritant la tombe de Comenius à Naarden, pour un florin symbolique par an. Il a même voulu acheter le lieu de son dernier repos, mais la partie néerlandaise a refusé de le vendre. Ce qui n'avait, alors, pas empêché la partie tchécoslovaque d'effectuer d'importants investissements dans la reconstruction du bâtiment et la décoration de ses intérieurs, par de grands artistes de l'époque.

Aujourd'hui, la situation est telle que, selon la partie néerlandaise, l'Etat tchèque n'investit pas suffisamment dans le monument. Le musée coûte annuellement 30 000 euros. Un luxe que la mairie de Naarden ne peut plus se permettre, selon Dasa van der Horst, directrice du Centre tchèque aux Pays-Bas. A la table ronde de vendredi dernier, l'ambassadeur tchèque Petr Kubernat a confirmé la volonté de l'Etat tchèque de contribuer annuellement au fonctionnement du musée, en conditionnant ce financement par certains points demeurant ouverts: ainsi, la ville de Naarden devrait partager la responsabilité de la sauvegarde du musée, soit en offrant le bâtiment à titre gratuit, soit en le louant à un prix symbolique. Prague veut aussi avoir son argent sous contrôle et demande donc une représentation à la direction de la fondation et du musée.

L'offre faite, mi-novembre, par le Premier ministre Vladimir Spidla est la suivante: une contribution annuelle de 80 000 euros au fonctionnement du musée, plus une contribution unilatérale de 84 000 euros au renouveau de l'exposition sur la vie et l'oeuvre de Comenius.

Qualifiant cette offre de « généreuse », et comprenant les conditions que la partie tchèque s'est réservée, le maire de Naarden, Jack Patijn, n'a pourtant pas pu donner de réponse définitive à la table ronde de vendredi dernier. Le conseil municipal de Naarden ne devrait rendre sa décision que dans 5 mois, probablement au printemps prochain... Affaire, donc, à suivre.