Le 70ème anniversaire de l'Orchestre symphonique de la ville de Prague
L'Orchestre symphonique de la ville de Prague FOK fête son 70ème anniversaire. Aujourd'hui on peut dire que c'est le plus français parmi les orchestres tchèques.
Automne 1934. Une nouvelle formation musicale naît dans la capitale tchèque. Les raisons de cette initiative du chef d'orchestre et animateur de la vie musicale Rudolf Pekarek sont prosaïques. Il cherche du travail pour les jeunes musiciens en pleine crise économique. Les emplois de la nouvelle formation sont multiples, elle enregistre de la musique de cinéma, elle joue à l'opéra, à la radio et donne des concerts. C'est pourquoi elle s'appelle l'orchestre FOK, ce qui veut dire en raccourci Film, Opéra, Concert. Avec le temps cependant et surtout grâce au chef Vaclav Smetacek, qui devient son directeur musical en 1942, l'orchestre devient plus ambitieux, se forge une situation solide dans la vie musicale tchèque et se fait connaître à l'étranger. En 1952 il entre sous la tutelle de la capitale et devient l'Orchestre symphonique de la ville de Prague. Les chefs prestigieux, Vaclav Neumann, Zdenek Kosler, Jiri Belohlavek, Martin Turnovsky, Gaetano Delogu, se succèdent au poste de directeur musical de l'orchestre. Depuis 1959, il collabore aussi avec le chef français Serge Baudo qui, en 2001, en prendra la direction musicale.
La période Baudo dans l'existence de l'orchestre est caractérisée par un renouveau du répertoire. Sans négliger les compositeurs tchèques et mondiaux, le chef actuel fait connaître au public tchèque les grands maîtres de la musique française classique et moderne. Il a trouvé à Prague les musiciens sensibles à ses ambitions artistiques et à son style de travail. Après une année de travail à Prague il s'est confié à ce sujet à Alena Gebertova :"La relation 'chef d'orchestre - orchestre' fonctionne très bien, ce qui est fondamental. Il y a vraiment une bonne entente entre nous. C'est pour moi la condition sine qua non pour faire de la musique. On ne peut pas faire de la musique les uns contre les autres. Ce n'est pas possible. Il faut qu'il y ait une grande fusion entre le chef d'orchestre et l'orchestre. Et c'est pour cela que je suis venu ici, parce que je savais que c'est un orchestre avec lequel on avait tout le temps le plaisir de faire de la musique. Cela c'est vérifié plus que jamais avec un travail, que nous avons fait et qui est déjà positif au niveau de la recherche des sonorités, dans le domaine du style de la musique française, etc. Un exemple a été très convaincant pour moi, c'était lors de l'exécution de la Deuxième symphonie d'Henri Dutilleux qui est une oeuvre de caractère typiquement français dans la tradition de Ravel, avec ce sens typique de l'éclairage et de la transparence. Et cet orchestre a toutes les qualités pour atteindre ce but. Donc je me réjouis beaucoup."