La Tchéquie paradis de la drogue ?

L'Observatoire européen des drogues et toxicomanies vient de publier son rapport pour 2004. La consommation des drogues dures serait en baisse en Europe, mais la consommation du cannabis et autres drogues douces serait plutôt à la hausse, en Tchéquie également.

La consommation d'héroïne, crack et cocaïne est en baisse dans les pays de l'Union européenne. Par contre, les consommateurs de cannabis ou ecstasy sont de plus en plus nombreux. Le rapport de l'Observatoire européen des drogues et toxicomanies revèle que la Tchéquie est le pays où ces drogues sont les plus consommées parmi les jeunes de 15 à 34 ans. Pour ce qui est du cannabis, plus de 22 % des jeunes Tchèques en consomment, contre 20 % en Grande- Bretagne ou 17 % en Espagne. La drogue des soirées de danse, l'ecstasy, est consommée régulièrement par 6 % des jeunes Tchèques, contre un peu plus de 4 % en Grande-Bretagne. Les conclusions de ce rapport sont confirmées par Blanka Korcisova de l'Observatoire tchèque des drogues et toxicomanies :

« En République tchèque, les chiffres sont assez élevés et dépassent la moyenne européenne. On peut expliquer ce fait par une certaine tolérance à l'égard des substances entraînant une accoutumance, comme l'alcool et les cigarettes aussi. Les jeunes aiment les expériences, et ces drogues sont faciles d'accès et relativement tolérées ».

Pourquoi l'intérêt pour les drogues dures, comme l'héroïne, est en baisse en Europe, en Tchéquie également ? Selon Blanka Korcisova, c'est le résultat d'une meilleure prévention et information de l'opinion publique :

« De grands soins ont été consacrés, ces dernières années en Europe, aux toxicomanes à problèmes. Ces soins visaient, surtout, les drogues qui présentent de grands risques pour la santé, comme l'héroïne, par exemple. On y a porté une grande attention, car elle est consommée sous forme d'injection, ce qui représente un grand risque en raison de la contamination possible par le virus du SIDA ».

En Tchéquie, les toxicomanes ne sont pas trop souvent contaminés par les maladies infectieuses comme l'hépatite ou le SIDA, cela en raison des services fournis par de nombreux centres.

« Ces services ne représentent pas seulement la fourniture d'aiguilles et de seringues propres. Les centres s'intéressent à la vie, l'éducation des toxicomanes, éventuellement à leur désintoxication. Naturellement, il faut qu'ils soient intéressés, il faut proposer une cure de désintoxication au bon moment ».

C'est justement sur la prévention et l'information que compte le programme de lutte contre la drogue et la toxicomanie, programme que le gouvernement devrait présenter fin décembre.