Des dizaines de personnes en Tchéquie en pareille agonie que Terri Schiavo

Terri Schiavo, photo: CTK
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L'affaire de Terri Schiavo, une femme de 40 ans qui vit depuis 15 ans à l'aide d'appareils, a relancé un débat sur l'euthanasie également en Tchéquie. Jaroslava Gissubelova s'est intéressée à l'opinion des milieux éthiques et médicaux et à la situation des personnes plongées dans un coma :

Terri Schiavo,  photo: CTK
"Aucun tribunal, aucun président de la république n'ont le droit de décider si Terri doit mourir, c'est contraire à l'éthique et au droit", estime Jan Pirk, cardiochirurgien de Prague. Petr Prihoda, psychiatre, qui tient à souligner la différence entre l'euthanasie et l'autorisation de mourir, a accueilli avec soulagement le verdict du tribunal américain, selon lequel Terri Schiavo ne sera pas rebranchée à l'alimentation artificielle. Son collègue, Cyril Höschl, n'est pas partisan d'une euthanasie active, mais il est d'accord que le prolongement des soins coûteux et exigeants à un stade qui n'est plus une vie n'a pas de sens.

Les médecins évaluent le nombre de patients en état de coma végétatif à plusieurs dizaines, en Tchéquie. Le plus grand centre spécialisé, qui s'occupe de ces patients, se trouve à Prague Motol. Son unité des soins intensifs de réanimation chronique dispose de douze lits et selon l'adjoint du médecin-chef, Jiri Prochazka, un seul patient y a été maintenu en vie pendant sept ans. Compte tenu du coût élevé de ces soins, l'hôpital universitaire d'Ostrava a réservé deux lits à ces patients: ils sont soumis à un programme spécial et si leur coma se prolonge au-delà d'un an, ils seront envoyés dans des établissements de soins de longue durée ou dans des instituts spécialisés. David Dolezil de l'hôpital d'Ostrava précise que la moitié des patients plongés dans un coma vivent trois ans, un quart pendant cinq ans et un quart est maintenu plus longtemps en vie dite végétative. Il ne connaît pas un seul cas de guérison. Des batailles juridiques sur l'arrêt de l'alimentation ou de la respiration de patients comme Terri Schiavo ne viennent pas en ligne de compte en Tchéquie. La législation ne le permet pas.