Tourisme : fréquentation record en République tchèque en 2019
La République tchèque pourrait battre un nouveau record de fréquentation touristique cette année : pour la première fois dans l’histoire du pays, le nombre de visiteurs étrangers ayant passé au moins une nuitée dans les hébergements touristiques locaux pourrait dépasser la barre des 22 millions, selon les estimations de l’agence nationale CzechTourism.
Ces arrivées en masse de touristes sont parfois difficiles à gérer pour les municipalités, comme l’explique Jan Papež de l’Association des agences de voyage tchèques :
« Les endroits à Prague ou à Český Krumlov sont presque à éviter lorsqu’une foule de touristes y arrive d’un seul coup. Cela peut devenir insupportable pour les autres visiteurs qui s’y trouvent au même moment. »
Parmi les sites tchèques les plus visités figure tout d’abord le Château de Prague qui a accueilli 2,44 millions de touristes en 2018, soit une augmentation de fréquentation de 2,8% comparé à l’année précédente. Le funiculaire pragois qui mène à la tour panoramique de Petřín, le zoo de la capitale, l’ancien site industriel de Dolní Vítkovice, en Moravie du Nord, ou encore les grands parcs aquatiques de Prague-Čestlice et de Pasohlávky se rangent également parmi les lieux les plus attractifs aux yeux des touristes.
Plus généralement, le secteur du tourisme emploi plus de 238 000 personnes en République tchèque. Avec des recettes s’élevant à plus de 290 milliards de couronnes (environ 11 milliards d’euros), le secteur représente presque 3% du PIB tchèque.L’afflux de touristes, étrangers mais également tchèques (eh oui, près de 45% des Tchèques choisissent de passer leurs vacances au pays) est un véritable défi pour les autorités locales : par exemple, le site de Pustevny, dans les monts des Beskides, de même que la commune d’Adršpach, où les Tchèques et les Polonais viennent admirer des formations rocheuses uniques, font face à un manque récurrent de places de parking. D’autres villages se plaignent de l’apparition de décharges illégales.
Certaines villes tentent de juguler les flux de visiteurs en instaurant des taxes spécifiques aux touristes. Tel est le cas par exemple de Český Krumlov, en Bohême du Sud, qui a récemment décidé de réguler le trafic dans son centre historique. Cette même mesure est envisagée par les autorités de la commune de Karlštejn, près de Prague, où se trouve le célèbre château médiéval tchèque.
Les communes situées aux abords de la rivière Vltava, quant à elles, veulent introduire une taxe destinée aux touristes, de plus en plus nombreux, qui descendent la rivière en canoë ou en raft.Des problèmes spécifiques se présentent à Prague, destination privilégiée des amateurs de « tourisme alcoolisé » : gênée par cette réputation peu flatteuse de la capitale, la mairie entend interdire les fameux vélos-bars à bière qui circulent sur les routes du centre-ville. Le maire de Prague, Zdeněk Hřib, s’est également opposé aux activités de certaines agences spécialisées dans des visites de la ville avec consommation illimitée d'alcool.