20 lycéens de quatre nationalités se sont donné rendez-vous à Prague au nom de la science
Tout le monde connaît le programme Erasmus, qui permet à des étudiants de toute l’Union Européenne de partir pendant un semestre voire plus en échange universitaire. Mais depuis la création d’Erasmus + en 2014, les le programme concerne un public plus large et notamment les lycéens. Ainsi, cette semaine, des Belges, des Français, des Espagnols et des Tchèques avaient rendez-vous à Prague autour d’une thématique: les sciences citoyennes… Sarah Andria et Colin Gruel les ont retrouvés pendant leur visite guidée de la capitale tchèque.
Sélim, 16 ans, et élève de 1ère au lycée Marguerite Yourcenar près de Strasbourg, fait partie des 7 jeunes Français à prendre part à ce projet permettant à des lycéens européens de quatre pays de partir à l’étranger à la rencontre d’une nouvelle culture. Tout cela avec un thème : les sciences citoyennes. Céline Laugel, professeure de physique-chimie dans le même lycée, et coordinatrice du projet, ainsi qu’Emilie, élève en classe de 1ère, nous expliquent :
« Le projet porte sur les sciences citoyennes et chaque pays, lorsqu’il organise sa semaine, essaye de mettre des activités en rapport avec les sciences citoyennes. Ce sont des sciences participatives, des projets au sein desquels n’importe quel citoyen, avec quelques explications, va pouvoir participer à une recherche scientifique. C’est un professeur espagnol qui a soumis ce projet avec comme partenaires une école belge, une école française et une école tchèque. Mais cela peut se faire avec n’importe quel pays de l’UE », détaille Céline Laugel. « Cela s’étale sur deux ans. Nous avons voyagé en Espagne et en Belgique l’année dernière,.Cette année nous avons accueilli tout le monde chez nous en janvier, et en ce moment nous sommes à Prague, raconte Émilie.. »
En plus de l’intérêt scientifique, il y a l’intérêt linguistique. Parce que l’idée, c’est aussi de partager en tout quatre semaines avec des lycéens qui ne partagent rien d’autre que la nationalité européenne.
« La langue de communication est l’anglais. Ça veut dire que même sans parler tchèque, nos élèves peuvent échanger quelques mots. Certains créent des relations plus fortes et continuent à se voir ensuite, nous raconte Isabelle David-Metzmeyer, professeur de mathématiques. L’idée, c’est de leur donner envie de faire un autre projet Erasmus en tant qu’étudiant. »« On s’est rendus compte de l’enthousiasme que ça suscitait chez les élèves, renchérit Céline Laugel. Ça leur donne envie de se revoir et le sentiment européen n’en est que renforcé. »
« On est dans cette période où on parle d’élections européennes, c’est vrai que nos élèves sont surpris quand on leur parle de l’abstention, parce qu’ils sont très sensibilisés aux échanges européens, à ce que ça peut représenter », ajoute la professeure de mathématiques.
Pour autant, si ces étudiants louent l’Union européenne qui leur permet de voyager et leur permettra bientôt de partir en Erasmus pendant leurs études universitaires, cette institution supranationale est souvent un peu loin de leurs préoccupations, surtout pour ces lycéens pas encore en âge de voter.
« C’est assez compliqué parce qu’on a très peu d’explications sur l’Europe, regrette Simon. Concernant les élections présidentielles, tout paraissait clair, on pouvait suivre. L’Europe, elle paraît très lointaine. Pour autant, on n’imagine pas vivre sans, l’UE a construit la paix, elle nous permet de voyager, c’est grâce à elle qu’on est là. Alors même si on a moins d’information, c’est important pour nous. »
Céline Laugel et Marie-Laure Frey, professeure d’anglais, regrettent elles aussi que l’Union Européenne ne donne pas assez d’informations sur ses programmes d’échange comme Erasmus +.
« Les gens ne savent pas par exemple qu’Erasmus peut porter sur les sciences, note Céline Laugel. Pour la plupart des gens, Erasmus, c’est de la culture européenne. »
« Même nous on a appris qu’Erasmus+ ça pouvait être en maternelle, en entreprise, dans les institutions de l’Education Nationale… Ça touche vraiment tous les secteurs, en fait », explique Marie-Laure Frey.Après avoir été reçu par le maire de Prague ou encore visité un service de radiologie, les lycéens et les lycéennes étaient guidés pour une visite de Prague par les locaux – à savoir des élèves du Gymnázium Botičská. Et vendredi, au programme : une course de robots avec des machines réalisées par les élèves eux-mêmes. Au final, ceux-ci sont ravis de leur séjour ici, mais pas tant pour la thématique scientifique que pour les moments de détente.
« Les choses les plus drôles et passionnantes qu’on ait pu faire, c’est surtout quand on était entre nous… Quand on a une expo, quand on visite une grotte, y a vraiment rien de marrant », plaisante Simon. « Je suis d’accord, quand ils nous ont annoncé le projet des sciences participatives, c’était cool, mais c’était pas ce qui nous intéressait vraiment. On est là surtout pour découvrir de nouvelles choses… », résume Émilie.