A Prague, un nouveau centre de recherche sur la numérisation de l’industrie
Le transfert des connaissances scientifiques et technologiques dans la pratique : tel est le principal objectif de l’Institut tchèque d’informatique, de robotique et de cybernétique (CIIRC), une organisation fondée en 2013 par l’Ecole des hautes études techniques tchèques à Prague (ČVUT). La semaine dernière, cette institution a ouvert un nouveau centre d’enseignement et de recherche. Situé dans le sixième arrondissement de la capitale tchèque, cet établissement doit servir de « centrale » de la recherche technologique en République tchèque et favoriser la numérisation de l’industrie dans le cadre du projet « Industrie 4.0 », qui compte parmi les priorités du gouvernement.
Pour l’instant, le centre dont la réalisation, financée par l’Etat et l’université, a coûté 56 millions d’euros, accueille quelque 140 chercheurs qui, jusqu’à présent, étaient dispersés dans différents endroits de Prague. D’ici cinq ans, leur nombre devrait s’élever à 350. D’après le directeur du CIIRC, Vladimír Mařík, ce lieu de travail commun doit permettre aux scientifiques de mieux coopérer dans les différents domaines de recherche en leur offrant un espace adapté à leurs besoins :
« Il y a un ‘openspace’, à savoir un espace ouvert que nous pourrons cloisonner selon nos besoins ou, au contraire, que nous pourrons utiliser par exemple pour des tests de vitesse de robots. Nous pouvons donc y construire de nouveaux murs, les déplacer… Cela nous donne de nouvelles possibilités. »L’institut ouvre également un « testbed » – un laboratoire destiné à la coopération avec les entreprises. Vladimír Mařík :
« Nous aurons une trentaine de machines et différents types de robots. Les entreprises peuvent nous solliciter par exemple pour connecter ensemble machines et robots. Nous le ferons à l’aide de nos étudiants et de nos doctorants, effectuerons des tests et dirons à l’entreprise ce qu’il faut faire et comment. L’entreprise décidera ensuite si elle souhaite ou pas développer cette innovation. »
A travers la création de ce centre moderne, le CIIRC s’efforce d’attirer les scientifiques étrangers, ainsi que les chercheurs tchèques qui travaillent en dehors de leur pays d’origine. C’est par exemple le cas de Josef Šivic, spécialiste en vision artificielle qui est retourné en République tchèque après plusieurs années passées en France :
« J’y lance un projet intitulé ‘La perception intelligente des machines’. L’objectif est de créer de nouvelles méthodes qui permettraient à certains robots, comme par exemple à un véhicule autonome ou à un robot domestique, de percevoir leur entourage, de comprendre la scène qu’ils voient et d’interagir. »Outre le CIIRC, le bâtiment de dix étages servira également de siège du rectorat de la ČVUT et accueillera plusieurs départements de la Faculté d’électrotechnique. Le centre sera ouvert bien sûr également aux étudiants. Les futurs diplômés pourront y participer par exemple à un des cinq grands projets européens, dont un bénéficie d’une bourse du Conseil européen de la recherche. Enfin, ils pourront y acquérir de nombreuses connaissances pratiques et théoriques grâce à la coopération du CIIRC avec différentes universités étrangères spécialisées dans les hautes technologies, ainsi qu’avec de nombreuses entreprises, tels que les constructeurs automobiles Škoda et Porsche ou le groupe technologique Siemens.