Des fiançailles entre sociaux-démocrates et communistes
Les sociaux-démocrates n’excluent plus l’éventualité d’une de faire coalition avec les communiste après les législatives ; un projet tchéco-canadien permet aux agriculteurs d’évaluer les retombées des caprices de la météo sur leur récolte ; le nombre de troubles liés à l’autisme chez les enfants est en hausse en Tchéquie ; un groupe de jeunes architectes s’attache à sensibiliser au problème du recyclage de déchets ; la biathlète tchèque Gabriela Koukalová est une nouvelle pépite pour le monde publicitaire. Tels sont les sujets traités dans cette nouvelle revue de presse.
« Les fiançailles de Bohuslav Sobotka avec le parti communiste trahissent un sens de l’humour noir en politique. Quand, à l’automne dernier, le chef du gouvernement a évoqué cette possibilité pour la première fois, il a choisi la date du 5 octobre, le jour où la Tchéquie commémorait le 80e anniversaire de la naissance du président défunt, Václav Havel, le prisonnier le plus connu du régime communiste. Aujourd’hui, Sobotka choisit un moment plus inopportun encore. En effet, son entretien a été publié dans le journal Hospodářské noviny 69 ans après le jour de l’éclatement de la crise gouvernementale dans l’ancienne Tchécoslovaquie qui avait débouché sur la prise de pouvoir communiste du 25 février 1948. A partir de cette date, le pluralisme était supprimé pour quarante ans dans le monde politique tchécoslovaque. »
Selon l’auteur de ce texte, les Tchèques seraient lassés de ces débats. D’autant plus que la représentation des communistes au Parlement est généralement tolérée. Toutefois, il est certain que les gens ont toujours en mémoire les injustices et les crimes à mettre sur le compte du régime communiste.
Des indemnités pour les récoltes endommagées
Evaluer l’impact de la situation météorologique sur la récolte : tel est l’objectif d’une collaboration entamée entre des scientifiques tchèques et canadiens. Le quotidien Lidové noviny rapporte à ce propos :« Les hivers chauds et les étés secs et particulièrement chauds que le pays a connus au cours des années écoulées ont eu des retombées négatives sur les récoltes. En 2016, par exemple, la récolte de pommes a été d’un quart inférieure à la moyenne, et d’autres types de fruits ont également été impactés. Grâce à la coopération entre l’Institut de recherche de la production végétale et l’Université Saskatchewan du Canada, les agriculteurs tchèques pourront désormais mieux se préparer afin de protéger leur production face aux éventuelles intempéries. De façon pratique, cela signifie que la partie canadienne établit des modèles sur la base de données fournies par la partie tchèque permettant d’identifier les moments où les révoltes risquent d’être endommagées. »
A présent, la Tchéquie est le seul pays d’Europe centrale qui dispose d’un tel dispositif. Celui-ci permet aux scientifiques tchèques d’évaluer d’ores et déjà l’impact de l’hiver rude de cette année sur la récolte. Le mois de janvier dernier, par exemple, a été un des plus froids de ces dernières décennies en Tchéquie.
De plus en plus de troubles liés à l’autisme chez les enfants
En Tchéquie, un enfant sur soixante-dix souffre d’une forme d’autisme. C’est ce qu’indique l’éditorial du quotidien Mladá fronta Dnes de ce jeudi qui signale également :« Au cours des dix dernières années, le nombre d’enfants autistes a doublé dans le pays. Et cette tendance semble être en hausse. Selon les médecins, ces statistiques sont liées en premier lieu à la qualité accrue du dépistage et à l’âge de plus en plus élevé des parents. Les femmes devenaient auparavant mères pour la première fois autour de 25 ans, cet âge moyen est désormais supérieur à 30 ans. En ce qui concerne les hommes, ils ont également leur premier enfant à un âge plus tardif que dans le passé, en moyenne autour de 35 ans. Le nombre élevé des enfants nés prématurément semble également contribuer à la prolifération des troubles liés à l’autisme chez les enfants. »
En se référant aux dernières études médicales effectuées au niveau international, l’éditorial déjoue l’idée répandue chez une partie des parents tchèques selon laquelle la hausse des troubles autistiques chez les enfants serait liée à la vaccination. Un des arguments de taille issus de la recherche, c’est que les enfants vaccinés et les autres sont également touchés par l’autisme. La clinique psychiatrique Motol de Prague est le premier établissement dans le pays à avoir commencé, il y a dix-neuf, à accorder des soins systématiques aux enfants autistes. Un diagnostic qui est devenu courant au fur et à mesure et qui était très rare à l’époque. Le problème, selon le chef de la clinique Michal Hrdlička, c’est que la société n’est pas encore préparée au fait que les enfants autistes vont devenir des adultes. Faute d’un nombre suffisant de spécialistes dans le domaine, l’autisme pourrait représenter une bombe à retardement.
Une « galerie de déchets »
Rendre intéressants des lieux où sont déposés des déchets :. telle est l’ambition d’un projet de deux jeunes architectes de Brno, Ondřej Chybík a Michal Krištof, qui ont déjà été remarqués en 2015 pour la réalisation du pavillon tchèque à l’Expo de Milan. Cette fois, ils veulent transformer un dépôt de déchets et de matières premières situé dans la ville de Hranice na Moravě en une sorte de galerie. Le site de l’hebdomadaire Respekt écrit à ce propos :« Outre sa fonction première, cette ‘galerie de déchets’ doit permettre aux visiteurs de se familiariser avec le processus du recyclage de déchets. En circulant autour du dépôt de déchets, les visiteurs peuvent suivre tout ce processus. Le but est de leur faire comprendre que le recyclage a réellement un sens. Un domaine dans lequel, par rapport à d’autres pays européens, les Tchèques ont toujours un retard à rattraper. »
Le projet, réalisé grâce à des subventions municipales et régionales, probablement le premier en son genre en Europe, devrait être achevé d’ici deux ans.
Le bonheur d’avoir Gabriela Koukalová
Tel un phénomène rare, Gabriela Koukalová constitue une mine d’or pour le monde du marketing. C’est le constat d’un texte publié dans l’hebdomadaire Reflex, quelques jours après la fin des championnats du monde de biathlon, lors desquels la biathlète tchèque a décroché trois médailles, dont une en or. Dans cet article, on peut lire la chose suivante :« Imprévisible et parfois distraite, Gabriela Koukalová ne répond pas aux critères stricts du marketing d’aujourd’hui. Elle ne se laisse pas manipuler, car elle est trop naturelle et ouverte pour vouloir se soumettre à tout ce que l’on pourrait exiger d’elle. Et pourtant, elle représente une mine d’or pour la publicité et pour la représentation de la République tchèque, ce qu’elle fait d’ailleurs beaucoup mieux que l’ensemble du monde politique tchèque. »
La Tchéquie dispose de plusieurs excellents biathlètes. Pour autant, les gens ne s’identifient à aucun d’entre eux autant qu’à Gabriela Koukalová. Pourquoi ? L’auteur de l’article explique :
« Il est clair que si Koukalová ne remportait pas de succès, la nation ne la suivrait pas, les yeux collés au petit écran, comme elle le fait aujourd’hui. Mais outre ses succès sportifs, elle possède de nombreux autres atouts. Sa sincérité est tellement désarmante que l’on est prêt à lui pardonner même des choses qui, normalement, ne passeraient pas. Ce qui est également curieux, c’est que la belle biathlète tchèque ne suscite pas de jalousie chez les femmes, comme c’est souvent le cas, car elles comptent au nombre de ses fans. Ce qui est aussi formidable, c’est que Koukalová est l’une des athlètes, aux côtés par exemple du Français Martin Fourcade, qui luttent avec détermination contre le dopage. »
Or, Gabriela Koukalová n’est pas un produit artificiel de marketing, bien que la publicité semble pouvoir l’utiliser à profit. « L’avoir est un bonheur », conclut l’auteur du texte dans le magazine Reflex, car elle fait oublier les aléas de la politique nationale. En plus, elle sera là encore au moins l’année prochaine et peu importe si elle ne gagne pas à tous les coups.