Le Festival du film français nouveau est (presque) arrivé

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Comme chaque année à cette époque, l’heure est au vin nouveau et au nouveau cru du Festival du film français. La 17e édition de cet événement majeur pour la cinématographie française en Tchéquie, organisée par l'Institut français de Prague, se déroule du 19 au 26 novembre à Prague bien sûr mais également à Brno, České Budějovice, Hradec Králové, et Ostrava. Au programme, détaillé ce mardi en conférence de presse, huit avant-premières, une rétrospective consacrée à l’œuvre du réalisateur Benoît Jacquot ou encore un focus sur les films récents de Juliette Binoche.

Filmée par le maître iranien Abbas Kiarostami, dans son activité de peintre par sa sœur Marion Stalens ou en Camille Claudel par Bruno Dumont, Juliette Binoche, depuis ses premiers succès avec André Téchiné ou Leos Carax, n’a eu en effet de cesse de privilégier d'ambitieux projets cinématographiquement. Voilà qui méritait bien un focus comme l'explique Tereza Jiravová, en charge de la programmation du festival :

« Nous voulions mettre en valeur le film d’Olivier Assayas, Sils Maria, qui est en anglais et dans lequel elle joue une actrice très renommée. Juliette Binoche a fêté cette année son cinquantième anniversaire et je pense que l’Institut français de Paris a proposé une collaboration avec l’Institut français de Prague pour présenter un focus de cinq de ses derniers films. Sa filmographie est tellement vaste que nous ne pouvons pas vraiment faire une rétrospective. »

'Sils Maria',  photo: Site officiel du Festival du film français
L’ambition du festival est justement de proposer un aperçu, le plus vaste possible, de la production cinématographique française contemporaine, laquelle continue de se frayer un chemin privilégié vers les écrans tchèques. C’est ce dont témoigne Anna Mitéran, codirectrice artistique du festival :

« Pour 2013, les distributeurs tchèques ont sorti quarante films français qui ont rassemblé à peu près 400 000 spectateurs. Cela situe traditionnellement la cinématographie française en troisième position dans la fréquentation des salles, après les productions américaines et tchèques. Même si cela représente une légère baisse par rapport à 2012 où il y avait eu 440 000 spectateurs, c’est un très beau résultat par rapport aux titres sortis. En effet, en 2013, il n’y a pas eu de titres forts comme Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté ou Intouchables. Le film dont la fréquentation a été la plus importante a été L’Ecume des jours de Michel Gondry. »

'Deux jours,  une nuit',  photo: Site officiel du Festival du film français
Avec huit films diffusés en avant-première dans le cadre du festival, dont le remarquable Deux jours, une nuit, des frères Dardenne, et bientôt projetés dans les salles obscures de République tchèque, le cinéma français continue de séduire les distributeurs. Tereza Jiravová :

« Nous travaillons avec les distributeurs tchèques qui ont la chance d’acheter beaucoup de films déjà projetés à Cannes. Mais aussi dans la section du Choix de la critique tchèque, nous avons réussi à avoir des films de la sélection officielle de Cannes et nous sommes très contents d’avoir le film L’Homme qu’on aimait trop d’André Téchiné ou d’autres films prévus pour la distribution.

Yves Saint Laurent,  photo: Site officiel du Festival du film français
Je voudrais mentionner le film de Bertrand Bonello, Saint Laurent, sur le couturier du même nom. Le réalisateur était à Prague il y a deux ans pour présenter son film L'Apollonide. Cette année, le film Saint Laurent va représenter la France aux Oscars et je pense qu’il va attirer beaucoup de spectateurs. »

Parmi les neuf films projetés dans la catégorie du Choix de la critique tchèque, des longs métrages souvent primés dans des festivals internationaux et qui pourraient taper dans l’œil d’un distributeur tchèque, Anna Mitéran confesse à un coup de coeur :

'The Search',  photo: Site officiel du Festival du film français
« J’ai vraiment un faible pour le film The Search de Michel Hazanavicius. C’est un film très exigeant, très difficile pour le spectateur, mais c’est un film très humain. C’est une œuvre qui décrit les destins de gens pendant la guerre de Tchétchénie, d’un petit garçon, d’une femme qui travaille pour une ONG et parallèlement d’un petit garçon russe qui est enrôlé dans l’armée russe et qui, contre son gré, est transformé en machine à tuer. »

A noter enfin une section consacrée aux courts métrages et la présence à Prague de plusieurs cinéastes français dont Benoît Jacquot, qui présentera son nouveau film Trois cœurs ainsi qu’une rétrospective de son œuvre. Toutes les informations sont disponibles à l’adresse www.festivalff.cz.