Centrale nucléaire de Temelín : dépôt des offres en 2012, résultat en 2013
6 000 pages fruit du travail de trois ans de plus de 400 spécialistes : la documentation devant servir à la formulation des offres relatives à l’achèvement de la centrale nucléaire de Temelín a été remise, lundi, aux trois groupes candidats par le groupe énergétique tchèque ČEZ. Les offres devront être déposées pour le 2 juillet 2012, le marché, dont le montant est estimé à 8 milliards d’euros pour la construction des deux nouveaux réacteurs, devrait, lui, être attribué en 2013.
Pour des raisons administratives mais aussi parce que la demande d’électricité pourrait être moindre dans un proche avenir, la date prévue de l’achèvement de la centrale de Temelín a été repoussée, en février dernier, de cinq ans, concrètement à 2025 au plus tard. Pour autant, le projet prévoyant la construction de deux nouveaux réacteurs, qui s’ajouteront aux deux autres déjà existant, n’a pas été enterré et reste bien d’actualité. La réception la semaine dernière à la Maison blanche du Premier ministre tchèque, Petr Nečas, et les honneurs faits à ce dernier par Barrack Obama en sont la confirmation.
Outre Temelín, l'appel d'offres lancé en 2009 par la compagnie d’électricité ČEZ, majoritairement détenue par l’Etat tchèque, inclut aussi une option à plus long terme sur la réalisation d’une tranche supplémentaire à Dukovany, la seconde centrale nucléaire existante en République tchèque, et de deux autres à Jaslovské Bohunice, en Slovaquie. Trois groupes, respectivement le français Areva, le nippon-américain Westinghouse et le tchéco-russe Škoda JS, Gidropress et Atomstroïexport, sont en course pour cette commande énergétique parmi les plus importantes dans le monde, dont le montant total est évalué à 20 milliards d’euros.
Le vainqueur devrait être désigné en 2013, un an donc après le dépôt des offres. Et la meilleure des trois sera choisie selon des critères bien définis, comme les résume le directeur général de ČEZ, Daniel Beneš :
« Pour dire les choses le plus simplement possible, le prix, les conditions techniques, à savoir le transfert du savoir-faire qui nous permettra de continuer à améliorer la centrale, et la participation des entreprises tchèques aux travaux de construction sont pour nous les éléments essentiels. Nulle part ailleurs dans le monde, la construction d’un réacteur nucléaire ne fait l’objet d’un appel d’offres. Le plus souvent, les contrats signés résultats d’accords passés entre les gouvernements des pays concernés. C’est pourquoi le dossier Temelín est une nouveauté, quelque chose d’inhabituel pour les trois groupes candidats que nous avons retenus. Mais nous leur faisons confiance et, surtout, c’est le moyen le plus transparent de choisir la meilleure offre. »
La réalisation des troisième et quatrième tranches à Temelín devrait permettre la création d’environ 4 000 emplois, y compris dans les hôtels, les restaurants ou encore les écoles. Toutefois, le gouvernement ne semble pas prêt à payer n’importe quel prix pour cela, si l’on en croit son responsable en charge du dossier Temelín, Václav Bartuška :
« Notre intérêt est que la plus grandie partie du prix soit fixe. C’est une condition essentielle pour nous et qui pose un gros problème aux trois candidats. Mais c’est leur affaire. Nous disons clairement que nous pouvons tout à fait décider en 2013 de n’accepter aucune des trois offres si aucune d’entre-elles ne répond à nos conditions. »
L’achèvement de la centrale de Temelín garantirait à l’avenir à la République tchèque son autosuffisance énergique à la différence d’un certain nombre de pays européens dépendants des importations d’électricité. Le fonctionnement à plein de la centrale lui permettrait également de réduire ses émissions de gaz à effets de serre en abandonnant notamment ses centrales thermiques au charbon.