Tanec Praha : des moines shaolin au soufisme

Sutra, photo: Andree Lanthier, Tanec Praha

C’est déjà la 23e édition du festival Tanec Praha, l’un des grands rendez-vous de la danse contemporaine en République tchèque. Du 6 au 29 juin, plusieurs scènes praguoises accueilleront des danseurs venus de République tchèque et Slovaquie, mais aussi du Danemark, de Belgique ou encore du Royaume-Uni. Avec plus d’une vingtaine de chorégraphies réparties sur trois semaines, ce festival propose des spectacles à destination de tous, mais aussi spécialement pour les enfants. Malgré les difficultés financières, le festival reste un moment phare de la danse contemporaine et sa directrice et fondatrice, Yvonna Kreuzmannová évoque les grands moments attendus de cette édition 2011.

Sutra,  photo: Andree Lanthier,  Tanec Praha
« Sidi Larbi Cherkaoui est une grande personnalité de la danse contemporaine. Je suis ravie de l’inviter avec un spectacle exceptionnel. Il a travaillé en Chine avec des moines shaolin. Il a créé un spectacle qui est en fait une sorte de dialogue entre la culture chinoise, asiatique et la culture européenne. Et lui-même est d’origine marocaine. C’est très intéressant… »

C’est aussi un dialogue entre les arts martiaux et la danse. C’est un pont jeté entre deux disciplines, deux techniques…

Sutra,  photo: Hugo Glendinning,  Tanec Praha
« Ce sont en effet deux techniques totalement différentes, mais on voit qu’on peut trouver et créer un lien très fort entre elles. Sidi Larbi Cherkaoui y est parvenu. Il a promis de venir en personne et danser ces trois spectacles à Prague, les 25, 26 et 27 juin. Et puis, deux jours après on a Akram Khan, avec son spectacle Vertical Road, un moment également très fort, mais à un autre niveau : il s’est intéressé au soufisme. C’est très intense : les danseurs sont liés par une idée forte, même s’ils sont tous issus de trois ou quatre continents différents. Ces deux spectacles sont les deux grands moments de notre festival. »

Vertical Road,  photo: Laurent Ziegler,  Tanec Praha
Que ce soit pour le festival Tanec Praha ou la Plateforme de la danse tchèque que vous organisez également, on sait que ce type d’événements demande des moyens. Vous avez du mal à joindre les deux bouts, mais chaque année vous êtes toujours là et tant mieux. Le gouvernement actuel fait énormément de coupes budgétaires. Comment vous en sortez-vous cette année ?

Vertical Road,  photo: Richard Haughton,  Tanec Praha
« Je pense que ce serait mieux de me demander après le festival (rires) ! On a dû essayer de trouver une solution pour les deux grandes étoiles du festival, pour fixer le prix des billets. Je dois dire qu’on prend beaucoup de risques. »

Vous avez toujours autant d’enthousiasme pour préparer ces événements ?

« Absolument ! »

Tous les détails du programme : www.tanecpraha.cz