Evolution de l’alimentation des Tchèques : fini les plats riches, bonjour les plats (plus) équilibrés

Depuis 1948, l’alimentation des Tchèques a bien changé. Près de quarante ans de communisme puis de liberté retrouvée y sont pour beaucoup. Mais aussi les nouvelles tendances alimentaires en vogue.

Il suffit de voir le nombre de restaurants végétariens et de magasins bio qui ont poussé comme des champignons à Prague ces dernières années, ou bien encore d’observer l’engouement suscité par les marchés fermiers, pour se rendre compte que tous les Tchèques ne mangent plus uniquement des escalopes de porc panées ou des « knödels » et du chou. Dans les années 1950, le petit déjeuner de base était composé d’une tranche de pain tartinée de saindoux accompagnée d’un verre de lait. Aujourd’hui, le premier repas du jour serait plutôt : petit pain blanc, fromage et jus de fruit ou eau minérale.

Aujourd’hui, les Tchèques consomment moitié moins de pain que dans les années 1950 et la consommation de boissons non-alcoolisées a également bien changé, comme le remarque Zdeněk Kobes, de l’Office tchèque des statistiques et auteur d’une étude sur le sujet :

« Depuis le tout début, c’est-à-dire depuis 1948, date à laquelle nous avons commencé à suivre ces comportements, jusqu’à nos jours, on peut dire que la consommation de boissons non-alcoolisées a été multipliée par 29 ! »

Si la consommation de lait a baissé de manière conséquente, celle des produits laitiers en général, et surtout du fromage, a considérablement augmenté ces dernières années, comme le souligne encore Zdeněk Kobes :

« Nous consommons 2,6 kilos de fromage par an tandis qu’un Français moyen en consomme 1,7 kilo. »

Le rapport à la viande a également connu une évolution notable : la viande rouge a été délaissée, de même que le porc traditionnel, au profit de celle de volaille, perçue comme permettant un apport en protéines tout en restant diététique. Les chiffres sont révélateurs : avec 24,8 kilos par personne et par an, les Tchèques mangent 13 fois plus de viande de volaille qu’en 1948. Zdeněk Kobes :

« Ici, je pense que la publicité a joué un rôle important : on a entendu des choses comme ‘ne mangez pas de viande rouge, ce n’est pas sain’. Peut-être que certaines personnes ont été sensibles à ce message. »

La pomme de terre également disparaît des assiettes tchèques au profit de féculents comme le riz par exemple. De 145,9 kilos par an en 1950, on est passé à 64,9 kilos en 2009. De même, le type de légumes consommés illustre aussi les changements de comportements alimentaires : tomates et poivrons sont désormais préférées au chou, à la carotte ou au chou-fleur.

Les fruits, eux aussi, ont une place de choix dans l’alimentation quotidienne, avec 90 kilos par personne et par an, résultat, comme pour beaucoup d’autres produits alimentaires, de leur disponibilité sur le marché, contrairement à l’époque communiste, caractérisée par des pénuries de certains aliments.

Enfin bon sang ne saurait mentir : sans surprise, et en dépit d’une très légère baisse de la consommation, les Tchèques restent les plus grands buveurs de bière au monde, avec 151 litres par personne et par an. Ils laissent ainsi loin derrière eux d’autres grands amateurs du breuvage houblonné tels que les Irlandais, les Allemands ou les Britanniques...