Austerlitz, 205 ans après

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Le 2 décembre, 205 ans se sont écoulés depuis la bataille d’Austerlitz: le nom allemand de la commune de Slavkov en Moravie qui vit, le 2 décembre 1805, la victoire de Napoléon Ier sur l’empereur d’Autriche François Ier et le tsar russe Alexandre Ier. Cette année encore, près de 1200 passionnés d’histoire militaire de 15 pays d’Europe ont pris part à la reconstitution de l’une des plus fameuses victoires de Napoléon qui s’est déroulée sur le sol tchèque. D’ici 2013, le château d’Austerlitz entend ouvrir une nouvelle exposition permanente consacrée à la campagne de Napoléon en Europe centrale et ses conséquences.

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Le son des canons, les armes et les costumes d’époque. La même scène qu’ il y a 205 ans. Le 2 décembre 1805, après neuf heures de combats, la Grande Armée de Napoléon bat les forces austro-russes supérieures de presque 30 000 hommes. Beaucoup de neige aussi, cette année comme il y a 205 ans, sur le champ de bataille de Tvarožná et la colline de Žuráň que Napoléon a choisie pour installer son poste de commandement et qui est encore aujourd’hui une exterritorialité de la République française. Beaucoup de spectateurs aussi, plus de 9000, venus assister, en dépit du grand froid, à la victoire de Napoléon incarné cette année par l’avocat français, Frank Samson, le même qui avait porté le tricorne lors de la reconstitution de la bataille de Waterloo. Jakub Samek a assumé quant à lui le rôle de chef d’état-major général de l’armée napoléonienne:

« Chaque année, nous cherchons à perfectionner et à préciser la reconstitution de la bataille pour qu’elle soit la plus fidèle et la plus proche possible de la réalité historique. »

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La mémoire de la fameuse bataille est entretenue avec beaucoup de fierté en Moravie. A Austerlitz, en une seule journée, le 2 décembre 1805, près de 20 000 soldats sont tombés alors que 150 000 hommes ont combattu, dont 90 000 du côté austro-russe. Le champ de bataille d’Austerlitz est un des plus étendus en superficie parmi les champs de batailles napoléoniennes et les sites sur lesquels elle s’est déroulée y sont très nombreux: Tvarožná, Prace, Sokolnice ou la colline de Santon dénommée ainsi par les soldats de la Grande Armée. Outre son importance stratégique, la bataille qui s’est déroulée un an jour pour jour après le sacre de Napoléon est considéré comme un chef-d’oeuvre tactique de ce chef militaire.

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Un dispositif impressionnant a été déployé cette année pour la reconstitution du combat: une logistique deux fois plus importante que d’ordinaire, 80 chevaux, 20 canons, 350 kilogrammes de poudre à canon, et 1200 passionnés d’histoire militaire de 15 pays, comme l’explique Miroslav Jandora, président du projet Austerlitz :

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« Le nombre d’intéressés qui nous contactent chaque année à Slavkov et qui voudraient participer à la reconstitution de la bataille est supérieur à 5000, alors qu’environ 1000 peut être admis, vu nos possibilités: ainsi le budget de la seule reconstitution du champ de bataille s’est élevé cette année à 4,8 millions de couronnes. »

Monument de la Paix
Le drapeau français flottait, jeudi dernier, au-dessus du château baroque de Slavkov où Napoléon a installé son quartier général à la veille de la bataille, où il a écrit, après celle-ci, son fameux discours à ses soldats et où l'armistice a été signé, le 6 décembre 1805. La commémoration s’est terminée par un acte de recueillement au Monument de la Paix ou reposent les restes de soldats découverts sur le champ de bataille. Erigé en 1912 près de la commune de Prace, le monument symbolise les guerriers des trois armées ainsi qu’une allégorie du peuple morave touché par le conflit.

Monument de la Paix
Jusqu’à présent, ce monument est l’unique qui rappelle la bataille. Or les visiteurs tchèques et plus encore ceux de l’étranger qui viennent visiter Slavkov sont le plus intéressés par la fameuse bataille à laquelle seule une petite exposition présentant un plan lumineux du conflit est consacrée. Les autres expositions au château sont dédiées à la famille Kounic, son ancien propriétaire. Cela doit changer au printemps 2013, dit le directeur du château d’Austerlitz, Aleš Šilhánek:

« L’exposition napoléonienne qui sera installée au château d’Austerlitz documentera, dans un contexte plus large de l’Europe du début du XIXe siècle, tout ce qui s’était passé dans la région morave avant la bataille. Elle documentera le déroulement même du conflit entre la coalition et les Français, ainsi que ses conséquences pour l’Europe, dont la ruine du Saint Empire romain germanique et la fin de la Troisième coalition. Elle rappellera encore un autre aspect important, à savoir l’impact de la bataille sur la population de la région d’Austerlitz qui a beaucoup souffert par ce conflit. L’exposition qui ouvrira au printemps 2013 sera une exposition interactive qui satisfera tant la jeune génération que les spécialistes, et nous espérons qu’elle sera attrayante pour l’ensemble des visiteurs. »

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Parlant des conséquences de la bataille des trois empereurs, Aleš Šilhánek a rappelé que la signature du traité de paix a eu lieu le 26 décembre 1805 à Presbourg, actuelle Bratislava. Contrainte de capituler, l’Autriche a perdu un territoire de 66 000 kilomètres carrés, plus de 3 millions d’habitants et un septième du revenu national. Napoléon dont le pouvoir était raffermi suite à cette victoire a encore plusieurs fois écrasé, dans les années à venir, les armées autrichiennes, russes et prussiennes. Or en 1812, il est arrêté en Russie. Après une défaite à Leipzig, il tente encore un retour mais il est définitivement défait en 1815, à Waterloo.

Monument de la Paix
En attendant l’ouverture de la nouvelle exposition napoléonienne au château d’Austerlitz prévue au printemps 2013, il faut complètement rénover les locaux des anciennes écuries qui l’abriteront. Le coût des travaux, majoritairement financés par des fonds européens, est évalué à 70 millions de couronnes. Les collections occuperont une surface de 800 mètres carrés. La nouvelle exposition complètera une autre exposition accessible au public depuis le mois de juin dans l’aire du Monument de la Paix et qui est intitulée « Le phénomène d’Austerlitz. »