Editer et traduire les sciences humaines et sociales aujourd’hui
Un jour avant l’ouverture du salon du livre, l’Institut français de Prague a organisé une journée d’études sur le thème « Editer et traduire les sciences humaines et sociales aujourd’hui ». Objectif de la manifestation : se faire rencontrer les professionnels tchèques et français spécialisés dans ces domaines. Antoine Bonfait est responsable des droits étrangers chez Armand Colin. Il répond aux questions de Radio Prague.
Sur les domaines qui vous avez évoqués, les domaines phares que sont la sociologie, la philosophie ou l’histoire, et parmi les auteurs français qui sont édités en République tchèque, retrouve-t-on toujours les grands noms de ces disciplines – Foucault, Bourdieu, Baudrillard – ou voyez-vous une demande pour des chercheurs plus jeunes qui ne sont pas aussi renommés ?
« Il est vrai que les auteurs cités sont déjà traduits en tchèque, et nous sommes ici plutôt avec de nouveaux auteurs, de nouveaux chercheurs, de nouveaux enseignants. On cherche à les faire connaître, ce qui n’est pas toujours facile. Aujourd’hui, dans les sciences humaines françaises, il y a aussi de jeunes auteurs, qui ne sont pas forcément jeunes au niveau de l’âge mais qui n’ont pas encore été traduits comme leurs prédécesseurs. Mais c’est aussi notre rôle d’essayer de montrer ce qu’ils apportent dans les sciences humaines françaises et l’intérêt qu’ils peuvent avoir dans la suite de leurs pairs auprès d’éditeurs tchèques. »
Les sciences sociales françaises ont parfois tendance à être critiquées pour un côté assez ‘franco-centré’. Les chercheurs français font beaucoup de recherches basées sur le contexte français, sur des terrains français, sur des questions nationales. Est-ce que cela pose un problème pour exporter à l’étranger ?
« C’est vrai qu’il y a beaucoup de travaux de recherches qui se concentrent sur la France. Nous publions environ 120 nouveaux titres par an et c’est moi qui suis chargé de voir ce que l’on peut proposer aux éditeurs étrangers. Disons qu’un tiers des ouvrages passent ce niveau de censure. Un bon argument aussi que l’on présente aux éditeurs étrangers, c’est lorsque justement, un livre a déjà été publié en plusieurs langues étrangères. On peut leur dire que dans ces conditions, il n’y a pas de raison que cela ne puisse pas intéresser un éditeur tchèque et son public puisque l’ouvrage peut avoir été traduit aussi bien en brésilien qu’en chinois, en allemand qu’en espagnol. »