Salon du livre de Prague : la « riche littérature italienne dans tous ses genres »
Le salon du livre ‘Svět knihy’ se tient à Prague du 9 au 12 juin. Au micro de Radio Prague International, le responsable de la programmation Guillaume Basset présente différents événements au programme, y compris ses coups de cœur ainsi que les rencontres avec des autrices francophones. Mais tout d’abord, il explique ce qui a motivé le choix de l’Italie en tant que pays à l’honneur de cette 27e édition du salon.
« Le choix de l’Italie en tant qu’invité d’honneur de la 27e édition du salon du livre de Prague ‘Svět knihy’ est assez évident : tout d’abord, cela fait déjà plusieurs années que nous l’envisagions avec l’Institut italien ; de plus, 2022 marque le centenaire de la création de l’Institut italien. Pour célébrer cet anniversaire, il semblait donc idéal d’avoir à l’honneur au salon du livre de Prague l’Italie – et la riche littérature italienne. »
Qu’est-ce que Svět knihy va donner à voir de la richesse de cette littérature italienne ?
« A peu près tous les genres seront représentés, de la littérature jeunesse avec Guido Sgardoli à la fiction épique avec Viola Ardone et Francesca Melandri, en passant par le travail cinématographique ou encore la littérature de non-fiction, avec notamment la venue du psychanalyste de renommée mondiale Luigi Zoja, qui débattra dimanche avec [l’économiste et philosophe tchèque] Tomáš Sedláček. Il y aura aussi évidemment des expositions, et notamment des expositions graphiques jeunesse, en partenariat avec le salon de Bologne, qui est le plus grand salon de littérature jeunesse au monde. Il y aura également une exposition visuelle de poésie, avec des tableaux sur lesquels il est possible de scanner des QR Code pour obtenir les versions italienne et tchèque directement dans votre iPhone. Et puis, bien sûr, des concerts, et enfin – et surtout – un marché italien, sans aucun rapport avec le lien, mais qui permet de boire un prosecco et de manger une tranche de pizza en lisant les livres que vous venez d’acheter. »
En quoi consiste le bloc thématique intitulé « La littérature comme voie de la liberté » ?
« Cette section n’est pas tout à fait nouvelle, puisque nous avons fait le premier pas vers sa création en 2019, lors d’un grands débats entre les prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa et Herta Müller. L’intitulé de la section ‘Literatura jako hlas svobody’ reprend d’ailleurs le thème de leur débat. En 2021, nous avons créé cette première section derrière l’adhésion à la Biélorussie, qui traversait une période de révolution contre le président élu à vie – ou du moins on en a l’impression. Cette année, nous continuons en diversifiant, nous concentrant non pas sur un pays unique, mais sur différentes thématiques. Celle de l’Ukraine est bien évidemment brûlante dans l’actualité, mais nous abordons également la thématique de la Chine, des luttes écologiques ou des luttes sur la question des genres. C’est d’ailleurs sur ce dernier thème que Vanessa Springora interviendra sur la question du consentement. »
Quels seront les intervenants et auteurs français ou de langue française présents au salon du livre Svět knihy 2022 ?
« Outre Vanessa Springora, nous aurons également la visite exceptionnelle de la célèbre auteure franco-marocaine et prix Goncourt Leïla Slimani, qui est la représentante de la francophonie pour le président Macron. Elle participera à deux rencontres spéciales : l’une avec des collègues écrivaines tchèques – dont certaines sont francophones, comme par exemple Magdalena Platzová – sur la question de la place des femmes dans la littérature ‘historique’ ; l’autre sera une ‘grande rencontre’ exceptionnelle avec l’auteure. Ces deux événements auront lieu samedi dans la grande salle du salon, le premier à 15 h, le second à 16 h. »
Quel(s) événement(s) du programme attendez-vous avec impatience ?
« Personnellement, tout m’intéresse, évidemment ! Mais parmi mes coups de cœur, il y a, bien sûr, la ‘grande rencontre’ avec Leïla Slimani, ainsi que la rencontre avec l’écrivain israélien de renommée mondiale Etgar Keret. Je pense également au débat entre Tomáš Sedláček et Luigi Zoja, que j’ai déjà mentionné. Et puis aussi la rencontre exceptionnelle entre Adam Michnik (le bras droit de Lech Walesa, qui a participé à la chute du communisme en Pologne) et Nathan Law (nominé pour le prix Nobel de la paix pour sa lutte lors de la révolution des parapluies à Hong Kong, et qui vit en exil depuis son expulsion). Le thème de cette rencontre sera ‘Les étudiants comme avant-garde de la révolution’ ; c’est une occasion rare de rencontre internationale et de croisement entre deux mondes et deux âges différents. Ce débat, qui aura lieu vendredi 10 juin à 19 h, sera animé par le Français Jérôme Heurtaux, qui est le directeur du CEFRES et spécialiste des processus révolutionnaires et de transition. »