Les changements survenus depuis 1989 vus par les Tchèques
La possibilité de vivre en toute liberté, de s’exprimer librement, de voyager, voilà les principaux acquis des vingt dernières années après la chute du rideau de fer en Tchécoslovaquie. Côté négatif, les gens se sentent moins en sécurité et s’inquiètent davantage de leur situation sociale. Tel est le principal résumé d’un vaste sondage sociologique mené par l’Académie tchèque des sciences dans lequel sont inclus les résultats des sondages précédents échelonnés sur une période de 10 ans.
« Un temps suffisamment long s’est écoulé depuis pour qu’une nouvelle génération entre sur la scène. »
Or tous les changements ne sont pas qualifiés de positifs : la plus grande part des personnes interrogées dénonce une aggravation de la sécurité et des certitudes sociales. S’y ajoute pour certains la peur devant la perte de leur emploi et de leur logement. Beaucoup regrettent l’aggravation des rapports entre les personnes, les disparités sociales qui se creusent entre riches et moins riches. La moitié seulement des Tchèques voit d’un œil positif les restitutions de vastes biens. De même, 54% d’entre eux estiment que la privatisation par coupons n’était pas juste. 26% seulement sont d’un avis opposé. Ce résultat en dit long sur le succès de cette opération, estime l’un des auteurs du sondage Jan Červenka :« Il reflète la manière dont la privatisation par coupons s’est terminée, ce qu’elle a apporté personnellement pour une grande partie de la population. »
Une chose sur laquelle les personnes interrogées sont quasi unanimes : leur réponse à la question de savoir ce qu’ils penseraient d’un retour à la situation d’avant 1989 : 80% ne le souhaitent résolument pas.