Les changements survenus depuis 1989 vus par les Tchèques

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La possibilité de vivre en toute liberté, de s’exprimer librement, de voyager, voilà les principaux acquis des vingt dernières années après la chute du rideau de fer en Tchécoslovaquie. Côté négatif, les gens se sentent moins en sécurité et s’inquiètent davantage de leur situation sociale. Tel est le principal résumé d’un vaste sondage sociologique mené par l’Académie tchèque des sciences dans lequel sont inclus les résultats des sondages précédents échelonnés sur une période de 10 ans.

Il ressort de ce sondage que le nombre de personnes qui perçoivent positivement les changements survenus depuis la révolution de Velours augmente d’une année à l’autre : la réponse positive à la question de savoir si les événements de novembre 1989 avaient un sens, a été donnée il y a dix ans par 56% des personnes interrogées. En 2005, c’était 56% des personnes et cette année leur nombre a augmenté à 69%.

Qu’est-ce que les Tchèques estiment le plus, après 20 ans de vie dans la démocratie ? C’est la liberté d’exprimer leurs opinions, la liberté de voyager, le fait de vivre dans un régime libre. Pour d’autres, c’est le marché libre, la possibilité d’entreprendre… 45% des personnes interrogées qualifient de meilleure, en général, la vie après la révolution de Velours. 14% sont nostalgiques du communisme. Le taux de satisfaction croissant, Paulina Tabery, l’un des auteurs du sondage, le lie avant tout à des facteurs démographiques :

« Un temps suffisamment long s’est écoulé depuis pour qu’une nouvelle génération entre sur la scène. »

Photo: Archives de Radio Prague
Or tous les changements ne sont pas qualifiés de positifs : la plus grande part des personnes interrogées dénonce une aggravation de la sécurité et des certitudes sociales. S’y ajoute pour certains la peur devant la perte de leur emploi et de leur logement. Beaucoup regrettent l’aggravation des rapports entre les personnes, les disparités sociales qui se creusent entre riches et moins riches. La moitié seulement des Tchèques voit d’un œil positif les restitutions de vastes biens. De même, 54% d’entre eux estiment que la privatisation par coupons n’était pas juste. 26% seulement sont d’un avis opposé. Ce résultat en dit long sur le succès de cette opération, estime l’un des auteurs du sondage Jan Červenka :

« Il reflète la manière dont la privatisation par coupons s’est terminée, ce qu’elle a apporté personnellement pour une grande partie de la population. »

Une chose sur laquelle les personnes interrogées sont quasi unanimes : leur réponse à la question de savoir ce qu’ils penseraient d’un retour à la situation d’avant 1989 : 80% ne le souhaitent résolument pas.