Les blagues sur les Škodovky et la 2CV canard
Salut à tous les tchécophiles de Radio Prague – Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha ! Savez-vous comment doubler la valeur de votre voiture Škoda ? Il suffit d’en faire le plein d’essence. Ou encore : savez-vous pourquoi les modes d’emploi des voitures Škoda sont plus épais de trois centimètres que ceux des autres voitures ? Parce qu’à la fin se trouvent les horaires de tous les autobus. Voici deux des dizaines de blagues que les Tchèques s’amusaient à raconter il y a encore quelques années de cela sur le compte des voitures du constructeur automobile local Škoda en raison de leur mauvaise qualité. Une façon de présenter le sujet de ce nouveau « Tchèque du bout de la langue » : la voiture – auto. Outre les Škoda, nous découvrirons également pourquoi les Tchèques surnomment « kachna » - « canard », la célèbre 2CV de Citroën.
Ce mot ne désigne d’ailleurs pas seulement les voitures mais également le constructeur automobile, dont le siège et les usines se trouvent toujours à Mladá Boleslav, mais qui depuis le début des années 1990 est devenu une filiale du groupe allemande Volkswagen. Par exemple, au moment de la présentation d’un nouveau modèle de voiture du constructeur, on lira certes dans le journal que Škoda présente sa nouvelle Fabia ou sa nouvelle Octavia. Mais entre eux, les Tchèques parleront bien de la nouvelle Fabia ou Octavia de Škodovka.
Aujourd’hui, le temps où les Tchèques aimaient à se moquer des Škodovky, c’est-à-dire des voitures Škoda, est révolu. Cependant, pour un étranger, il est amusant de constater qu’en tchèque, le mot « škoda » peut également signifier « dommage », « dégât » ou encore « préjudice ». On vous rassure toutefois tout de suite, le du nom du constructeur automobile n’a rien à voir avec tout ça. En fait, sachez juste qu’à sa création à la fin du XIXe siècle, le nom de la société, qui fabriquait alors des vélos, était Laurin&Klement, du nom de ses deux fondateurs associés. C’est en 1925 que le constructeur prit le nom de Škoda, lors de son rachat par Škodovy závody (les usines Škoda), qui portaient, elles, le nom d’Emil Škoda. A l’époque, Škodovy závodyétaient une immense entreprise industrielle spécialisée notamment dans l’armement et les constructions mécaniques.
Les voitures Škoda n’étaient toutefois pas la seule cible des moqueries. Avant la révolution de 1989, les blagues racontées sur les Škodovkyétaient tout aussi bien appliquées aux non moins célèbres véhicules Trabant, fabriqués, eux, en Allemagne de l’Est. Ainsi, cette histoire, choisie parmi tant d’autres, valait aussi bien pour les Škoda que les Trabant : savez-vous où les voitures Škoda roulent le plus vite ? Non ? Eh bien alors, sachez que les Tchèques affirmaient qu’elles allaient le plus vite sur la ligne de montage. Les gens ne sortant plus cette blague aujourd’hui, on peut supposer que ce n’est plus le cas aujourd’hui. Enfin, comme promis, nous allons passer à une autre voiture légendaire, française cette fois, la 2CV. Et si nous l’évoquons dans cette émission consacrée aux particularités de la langue tchèque, c’est parce que les Tchèques la surnomment « kachna », soit « canard ». Alors pourquoi diable les Tchèques prennent-ils la « deudeuche » pour un canard ? La réponse nous est donnée par Milan Šalamoun, qui a organisé en juillet dernier une rencontre internationale des amis de la 2CV à Most, en Bohême du Nord. Il répondait à une question d’Anna Kubišta :« Cette désignation provient de nos voisins allemands. A une époque, Citroën a fabriqué une série spéciale pour le marché allemand qui s’appelait Sauss-Ente et dont les voitures étaient décorées d’un canard en train de s’envoler. C’est la raison pour laquelle les Allemands appellent la voiture ‘Ente’, c’est-à-dire ‘canard’. Et comme nous les Tchèques sommes assez proches des Allemands, nous avons aussi adopté cette désignation. Je crois qu’elle est aussi utilisée aux Pays-Bas. »Vous savez donc désormais que les Tchèques appellent la 2CV « canard » - kachna en s’inspirant d’une série spéciale et d’un modèle qui était réservé à l’exportation pour l’Allemagne. C’est sur cette découverte que s’achève ce « Tchèque du bout de la langue ». En attendant de vous retrouver dès la semaine prochaine, portez-vous du mieux possible – mějte se co nejlíp !, portez le soleil en vous – slunce v duši, salut et à bientôt – zatím ahoj !