Il y a un an, Václav Klaus était réélu président de la République

Václav Klaus

Alors que la République tchèque préside l’UE, quel est le bilan de cette année du deuxième mandat présidentiel de Václav Klaus, réélu il y a un an au cours d’un scrutin serré, à la suite d’une élection plus que mouvementée ?

Václav Klaus | Photo: Radio Prague Int.
Faire cavalier seul ne semble pas être quelque chose qui dérange Václav Klaus. D’autres que lui auraient pu conclure qu’une réélection de justesse était une invitation à la réserve. Pourtant il semble bien que depuis un an, ce deuxième mandat soit pour lui l’occasion de ne plus prendre de pincettes. Et ce, en dépit du fait que le déroulement même de l’élection ait été scandé par menaces et intimidations, absences de députés, autant d’événements qui ont jeté le discrédit sur un scrutin considéré par beaucoup comme une farce.

La place réservée au président de la République dans la constitution tchèque est limitée : élu au suffrage indirect par les deux chambres, il n’a officiellement qu’un rôle essentiellement représentatif. Mais Václav Klaus est un bon client des médias et les événements de l’année 2008 lui ont offert une tribune inespérée. A commencer par la présidence tournante de l’UE que la République tchèque assume depuis le début du mois de janvier de cette année.

On savait Václav Klaus opposé à une certaine idée de l’Union européenne qu’il a plusieurs fois comparée au régime soviétique. C’est en eurosceptique décomplexé qu’il a rencontré en novembre 2008 Declan Ganley, fer de lance du non irlandais au Traité de Lisbonne. Début janvier, Petr Mach, un proche de Václav Klaus, a fondé un parti dont l’opposition au Traité est le cheval de bataille.

Václav Klaus refuse l’idée d’un réchauffement climatique, il a même commis un ouvrage dans ce sens. Il a critiqué le gouvernement, dont le courant majoritaire est issu du parti qu’il a fondé, pour avoir reconnu l’indépendance du Kosovo. Václav Klaus dérange, même au sein du parti de centre-droit ODS, et ce fossé qui s’est creusé l’a amené en décembre dernier à renoncer à son poste de président d’honneur.

Sur cette « dissidence » assumée et revendiquée de Václav Klaus, on écoute Jaroslav Plesl, rédacteur en chef adjoint au quotidien Lidové Noviny :

« Il a beaucoup de problèmes sur la scène internationale, mais je pense que c’est surtout sa faute. Il s’est laissé manoeuvrer et enfermer dans le rôle de cet écologiste excentrique. Je pense que c’est ça qui lui a ôté une bonne partie du crédit qu’il pouvait avoir au niveau international. Il est dans une logique de rupture, et je pense que ce processus va continuer et que dans les temps qui viennent, il ne pourra pas s’empêcher de faire des choses qu’il n’aurait jamais osé faire lors de son premier mandat. »

Le 19 février, Václav Klaus sera donc l’objet de toutes les attentions, puisqu’il doit prononcer un discours à Bruxelles, au cours de la séance pléniaire du Parlement européen – une intervention qui fera figure de grand oral pour le chef de l’Etat tchèque.