L'association des jeunes communistes a été dissoute
L'association des jeunes communistes - le KSM, a été dissoute, mercredi, par le ministère de l'Intérieur en raison de son programme faisant état de son ambition d'éliminer la propriété individuelle des moyens de production. L'association veut déposer un recours.
La décision de dissoudre le KSM a été prise après examen du texte en question, dont le contenu est incompatible avec les principes démocratiques, souligne Marie Masarikova, porte-parole du ministère de l'Intérieur. Elle explique pourquoi :
« Parce que l'association civique des jeunes communistes a déployé une activité qui est en contradiction avec la Constitution de la République tchèque, la Charte des droits et libertés fondamentaux et la loi sur la liberté de rassemblement. Dans ce cas-là, le ministère de l'Intérieur a l'obligation de décider de sa dissolution. »
Les jeunes communistes s'y opposent en affirmant, par la voix de leur président Milan Krajca, n'avoir pas agi contrairement à la Constitution :
« Le KSM n'a violé aucune loi et il considère la décision de sa dissolution prise par le ministère de l'Intérieur comme un acte politique. »
Le KSM a déjà indiqué qu'il allait déposer un recours contre cette décision. Selon son président, une vague se lève à l'étranger contre la criminalisation de l'association des jeunes communistes et le groupe de la gauche européenne unie du Parlement européen a manifesté son soutien. Un soutien est également apporté aux jeunes communistes par le Parti communiste de Bohême-Moravie, qui n'est toutefois pas unanime : alors que son président Vojtech Filip leur promet une aide juridique, le vice-président, Jiri Dolejs, leur a recommandé d'adopter la thèse de la pluralité de la propriété qui figure également dans le programme du parti communiste.
Le politologue Petr Just a dit à la Télévision tchèque que la décision du ministère était compréhensible : aucun Etat ne laisserait agir à l'intérieur de son système une organisation qui fait état de son ambition de le remplacer par un autre. Le ministère de l'Intérieur n'a recours que dans des cas exceptionnels à ce genre de décision : en 2000, il avait dissolu l'alliance nationale puis le rassemblement de la jeunesse républicaine en 2002.