Revirement dans les négociations sur la formation du prochain cabinet tchèque
Le chef des sociaux-démocrates et Premier ministre sortant Jiri Paroubek a annoncé, jeudi, que son parti ne négocierait plus avec l'ODS, vainqueur du scrutin. Il a proposé la création d'une coalition avec les chrétiens-démocrates, soutenue par les communistes. Pourtant, mercredi encore, tout portait à croire que l'ODS et les sociaux-démocrates allaient finir par trouver un compromis.
« La social-démocratie estime que le président de l'ODS Mirek Topolanek a eu suffisamment de temps - trois mois presque - pour former un cabinet et obtenir la confiance, mais il ne l'a pas mis à profit. »
Jiri Paroubek a déjà consulté le chef des communistes Vojtech Filip sur le soutien de son parti à un cabinet de coalition avec les chrétiens-démocrates et a obtenu son accord préalable. La stratégie du Premier ministre désigné Mirek Topolanek après cette rupture est la suivante : composer un cabinet minoritaire qui se présentera devant les députés avec la demande de confiance pour un mandat limité et avec le projet de la tenue d'élections anticipées, l'année prochaine.
« En ce moment, nous sommes responsables, aux termes de la Constitution, de la composition du prochain cabinet. Nous faisons appel à tous les vrais démocrates de tous les partis politiques pour empêcher ensemble une nouvelle arrivée des communistes au pouvoir. »
Le principal acteur du changement dans les négociations, Miroslav Kalousek, chef des chrétiens-démocrates, qui refusait jusqu'à présent toute participation de son parti à un gouvernement soutenu par les communistes, tente d'expliquer ce revirement:« Si vous me demandez s'il s'agit de ma part d'une concession politique, je vous dis, oui, certainement, et d'une bien importante concession. Or si cela est le prix du maintien de la pluralité des partis et du retour au système proportionnel, je suis prêt à l'accepter et à le proposer aux organes du parti. »
Or la décision de jeudi de Miroslav Kalousek a provoqué une grande opposition d'organisations régionales du parti chrétien-démocrate. Vendredi soir, il a dû annoncer sa démission. Les négociations entre le CSSD et le KDU-CSL sont interrompues...