Le chef de la diplomatie veut des visas pour les Canadiens voyageant en République tchèque
Le ministre tchèque des Affaires étrangères était de retour, mardi, d'une visite de quatre jours au Canada. A Ottawa, auprès de son homologue Peter MacKay, Cyril Svoboda a notamment milité en faveur de l'abolition du régime unilatéral de visas, les Tchèques étant toujours obligés de posséder un visa pour se rendre au Canada. Face au refus qu'il estime être « sans raison rationnelle » du gouvernement canadien, le chef de la diplomatie tchèque menace d'appliquer des mesures réciproques.
Le sujet, qui constituait le point principal de son voyage, est donc revenu sur la table lors des entretiens que les deux ministres des Affaires étrangères et le ministre canadien de la Citoyenneté et de l'Immigration ont eus en ce début de semaine dans la capitale canadienne. « Notre seul objectif et intérêt est que ni nous, ni les Canadiens n'ayons besoin de visas pour voyager », a expliqué Cyril Svoboda, qui était, par ailleurs, le premier représentant du gouvernement de Jiri Paroubek à se rendre officiellement au Canada depuis la victoire du Parti conservateur aux élections fédérales de janvier dernier. Le chef de la diplomatie tchèque a toutefois été contraint de constater que les deux pays n'étaient pas du tout sur la même longueur d'ondes :
« Malheureusement, je pense que nous n'avons vu aucune amélioration notable et aucun pas allant dans ce sens de la part du nouveau gouvernement canadien. Je suis opposé aux visas et je tiens, je le répète, à ce que nous n'en n'ayons pas besoin pour nous rendre au Canada. Mais je veux également que nous puissions négocier ensemble en étant placés sur le même pied d'égalité. C'est pourquoi nous envisageons d'instaurer un régime de visas pour les citoyens canadiens. Ce sera donc la proposition que je ferai prochainement au gouvernement. »Toujours selon Cyril Svoboda, cette proposition est également le seul moyen qui pourrait contraindre l'Union européenne à se pencher d'un peu plus près sur le problème, et ce même s'il est bien conscient qu'en agissant de la sorte, la République tchèque risque d'être accusée de violer la politique commune de visas. L'affaire pourrait alors être portée devant la Cour européenne de Justice à Luxembourg.
Mais avant d'en arriver à une telle extrémité, le régime unilatéral de visas réinstauré par le Canada en octobre 1997 suite à une vague d'immigration de Rom tchèques restera en vigueur et les négociations serrées se poursuivront au moins jusqu'à la visite, sans visa, de Peter MacKay en République tchèque prévue pour l'année prochaine.