Les leaders socialistes européens ont soutenu à Prague la campagne du CSSD
Vendredi dernier, les leaders des partis socialistes et sociaux-démocrates se sont réunis dans la capitale tchèque. Invités par le Premier ministre Jiri Paroubek et le parti dont il est issu, le CSSD, ils étaient plus d'une trentaine à participer à cette rencontre organisée par le Parti Socialiste Européen. Parmi eux, le président du Parti Socialiste belge, Elio di Rupo, qui a fait le bilan de la journée au micro de Radio Prague :
Comment s'est passée cette rencontre ?
« Très bien, avec une excellente organisation de la part du Parti social-démocrate tchèque, et des sujets d'une extrême importance, à savoir la politique industrielle de l'Union européenne en particulier dans le domaine de l'énergie qui est une question angoissante sur laquelle nous avons des lignes de conduite assez claires. On a aussi beaucoup parlé du Proche Orient, où on espère qu'après les élections israéliennes l'UE et le Parti Socialiste Européen pourront prendre des initiatives pour rapprocher les deux Etats et avancer sur le chemin de la paix. »
Est-ce qu'on arrive à prendre des décisions communes au sein du Parti socialiste européen avec des formations aussi différentes ?
« C'est très difficile parce qu'il y a 25 membres et chaque membre a une sensibilité nationale. N'empêche que, pour la première fois depuis trois ou quatre ans, on sent à nouveau le besoin d'un rôle plus déterminant de l'UE. On a connu ces dernières années une sorte de division du rôle de l'UE en reportant aux Etats-membres plus de responsabilité. C'est toute la théorie anglo-saxonne, puis il y a eu l'arrivée des dix nouveaux pays qui avaient une aspiration légitime de liberté et prospérité. Aujourd'hui, l'important c'est que depuis quatre ans je n'avais plus entendu des leaders comme Tony Blair dire 'Il nous faut plus d'Europe', notamment dans le domaine de l'énergie. Et selon moi, cela est extrêmement important pour les mois qui viennent. »Alors quels sont les points communs entre ce Labour Party britannique, le Parti socialiste belge et la social-démocratie tchèque aujourd'hui par exemple?
« Il y a des points communs. Même si quand on est britannique, c'est toujours très difficile d'être européen, et il faut toujours analyser les discours de Blair à la lumière de la Grande-Bretagne. Car c'est vrai que vu de Grande-Bretagne, il est un grand européen et vu de l'Europe, il reste encore un petit européen. Mais il a exprimé une volonté d'avoir une politique commune dans le domaine de l'énergie, et c'est quelque chose de nouveau et c'est valable autant pour la République tchèque que pour la Belgique et la Grande-Bretagne. Mais il y a aussi des points de divergence... »Quelles sont vos relations avec le Parti social-démocrate tchèque ?
« Les relations sont bonnes. C'est un parti qui a réussi et qui a fait ses preuves. On voit que la croissance économique est soutenue, qu'il y a une amélioration remarquable de la qualité de vie en République tchèque. C'est certainement le pays le plus avancé des dix pays qui sont entrés dans l'UE. Quand on voit le programme électoral du Parti social-démocrate tchèque on voit cette volonté de prospérité avec le concept très juste de garantie, car il faut garantir aux gens une certaine sécurité et la prospérité. »
Alors est-ce que finalement la raison de votre venue et de la venue de nombreux dirigeants socialistes européens à Prague n'est-elle pas uniquement de soutenir la campagne du Parti social-démocrate tchèque ?
« Nous faisons systématiquement nos réunions dans les endroits où il y a des élections proches. Mais nous ne soutenons pas n'importe qui. En venant ici, on travaille pour le PSE, mais on soutient aussi notre parti-frère, qui est un parti sérieux et qui est un parti qui peut garantir un avenir à la République tchèque. »