Le partenariat enregistré pour les couples homosexuels : « une erreur tragique » selon le président Klaus
Il y a peu de temps de cela, couples gays et lesbiens tchèques, après avoir tant espéré pendant des années, se faisaient une joie de célébrer la promulgation d'une loi leur permettant de conclure un partenariat qui leur apporterait quelques droits fondamentaux. Une loi qui avait été adoptée par les deux chambres du Parlement après maints échecs et ratés, dus notamment aux pressions exercées par le KDU-CSL (le parti chrétien démocrate).
« Une erreur tragique » : voilà comment Vaclav Klaus a qualifié ce texte dans la presse, alors qu'il doit le contresigner ou y opposer son veto présidentiel d'ici jeudi prochain. « Ce texte est une tentative de légalisation de la désintégration des institutions traditionnelles sur laquelle la société est fondée », a poursuivi le chef de l'Etat.
Chose peu banale : même dans les rangs du parti de droite qu'il a fondé, l'ODS (Parti civique démocrate), les propos du chef de l'Etat ont provoqué des réactions hostiles. Le président du groupe ODS au Parlement européen, Jan Zahradil, a indiqué que ses arguments contre cette loi étaient « erronés ». Le maire de Prague et vice-président de l'ODS, Pavel Bem, a également adressé une lettre à Vaclav Klaus pour lui demander de signer le texte...
Mais les critiques les plus virulentes sont venues du Parti social démocrate (CSSD) et du chef du gouvernement, Jiri Paroubek. Lui aussi a adressé une lettre au Château, la semaine dernière, pour insister sur l'importance de cette loi. « Ce n'est pas de ma faute si le président tente maladroitement de faire de cette question un thème de campagne électorale », a indiqué le Premier ministre. Vaclav Klaus, actuellement à Turin pour les JO, a promptement répondu par la voix de son porte-parole, Petr Hajek :
« Le chef du gouvernement tente de faire croire qu'il s'agit d'un problème de liberté et de non-discrimination d'une minorité. Le président considère que cette loi n'a rien à voir avec la liberté. Et le Premier ministre n'a pas de mandat pour apprendre au président et aux citoyens de ce pays ce qu'est la liberté. Avec sa lettre, il veut entraîner le président dans la campagne électorale, ce que le président refuse. »
Le chef de l'Etat devrait répondre à la lettre du Premier ministre à son retour d'Italie. En attendant, Jiri Paroubek aurait déjà commencé à négocier avec les partis représentés au Parlement, au cas où les élus devraient passer outre le veto présidentiel.