Les eurodéputés tchèques, un an après

Jana Hybaskova
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Depuis un an environ, le Parlement européen compte en son sein les députés de dix nouveaux pays membres, dont ceux de République tchèque. Sur le sol du Parlement à Strasbourg, j'ai pu rencontrer l'une des 22 eurodéputés tchèques, Mme Jana Hybaskova du parti des Démocrates européens, et lui demander de porter un regard sur les expériences de ses nouvelles activités.

« Il s'agit d'une activité très importante car, cette année, le Parlement européen a acquis certaines nouvelles compétences. Il se voit renforcer dans le domaine de la politique étrangère notamment, ainsi que par rapport à la démocratie directe en Europe. Je pense que la ratification par la Commission européenne, la ratification des lois fondamentales et du budget européen, montre que le Parlement européen constitue une institution qui est à même de surmonter le déficit de la démocratie en Europe. J'aimerais dire à l'adresse des Français que l'Europe a effectivement un organe représentatif qui peut communiquer directement avec les citoyens. Il n'y a pas lieu de dénoncer « l'Europe ». Je vois dans le Parlement européen beaucoup de députés français qui sont des gens honnêtes et font preuve d'un grand engouement pour leur cause et qui peuvent considérablement influencer la situation en Europe. Voilà ma première leçon tirée de ma première année de travail au Parlement européen. Mon deuxième constat est qu'à la différence de politiciens européens, les eurodéputés sont capables d'aboutir à des consensus, à la définition de perspectives communes, qu'ils sont capables de stipuler des dispositions législatives européennes, pour l'avenir européen. Pour que le rôle du Parlement puisse être raffermi encore davantage, il faut le confirmer en adoptant le Traité constitutionnel européen. J'estime donc que tous les Français auxquels le renforcement de la démocratie directe tient à coeur, sont appelés à soutenir le Traité constitutionnel européen. »

Parmi les eurodéputés tchèques prédominent ceux qui ont une orientation, plutôt, anti-européenne. Jana Hybaskova : « Ce n'est pas très agréable, bien sûr. Mais, d'un autre côté, il faut tenir compte du fait que le Parlement européen est un parlement qui représente tous les Européens. Le nombre de députés et de délégations nationales est nettement moins important que les structurations politiques - socialistes, de droite, verts et libéraux. De cette manière, chaque député tchèque a une large possibilité de faire valoir ses tendances en vue de l'intégration européenne. S'il existe un certain problème dans le groupe de droite dont je fais partie, avec le Parti civique démocrate, l'ODS, il faut voir d'un autre côté qu'il y a des députés chrétiens-démocrates, par exemple, qui manifestent des positions européennes. L'apport des Tchèques est donc loin d'être seulement négatif ».

Photo: Commission européenne
Et pour finir, Jana Hybaskova à propos de questions qui sont au coeur de ses préoccupations. « Le thème auquel je me suis plus particulièrement consacrée, pendant toute l'année écoulée et auquel je veux me consacrer aussi à l'avenir, est la démocratisation du Proche-Orient. A mon sens, cette démocratisation n'est pas un objectif en soi. Le Proche-Orient est un préalable pour la sécurité en Europe. On voit bien que l'Europe doit être sûre et démocratique non seulement d'un point de vue extérieur, mais aussi intérieur. Il faut prendre en considération non seulement d'élargissement de l'espace européen, mais aussi le fait qu'elle représente un espace d'accueil. De ce fait il faut propager la démocratie sur d'autres régions qui ont des liens directs avec l'Europe. Ma tâche consiste donc à soutenir toutes les démarches appropriées à encourager les processus de démocratisation dans ces régions ».