Ski alpin - Mondiaux : Ester Ledecká rêve du possible
Les championnats du monde de ski alpin débutent, ce mardi, à Cortina d'Ampezzo, avec le super-G féminin. Championne olympique en titre de la discipline, Ester Ledecká compte parmi les prétendantes à une médaille. Dans les Dolomites, la Tchèque, auteure d’un très bon début de saison en Coupe du monde, entend confirmer qu’elle a bien fait de donner la priorité au ski alpin.
Ester Ledecká connaît bien, et même très bien, Cortina d'Ampezzo. Mais, surtout, « Ester Ledecká est tout simplement extraordinaire », comme l’annonçait, le 12 décembre dernier, en ouverture du traditionnel journal des sports du soir, le présentateur de la Télévision tchèque. Vainqueure du géant parallèle dans la chic station italienne, Ledecká venait de signer la 19e victoire de sa carrière en Coupe du monde de snowboard.
Comme à PyeongChang il y a trois ans, où elle avait réalisé un doublé historique en devenant la première athlète de l'histoire, hommes et femmes confondus, sacrée championne olympique lors de mêmes Jeux dans deux disciplines nécessitant des équipements différents, elle avait remis le couvert une semaine plus tard, en dominant cette fois le super-G de Val d'Isère, pour ce qui constituait sa deuxième victoire en Coupe du monde de ski alpin.
C’est désormais une évidence : le passage d’une discipline à une autre, du snowboard au ski alpin ou du ski alpin au snowboard, ne représente plus un obstacle ou un désavantage pour la Tchèque.
En ski alpin, que ce soit en super-G ou en descente, les deux épreuves de vitesse dans lesquelles elle excelle, Ester Ledecká a aligné les bonnes performances en Coupe du monde cette saison. Certes, concurrence autrement plus relevée oblige, elle ne grimpe pas sur le podium à chaque fois qu’elle enfile une paire de skis comme elle en a pratiquement l’assurance lorsqu’elle monte sur une planche de snowboard. Mais les places d’honneur se succèdent de semaine après semaine et sa présence désormais plus familière dans le Top 10 mondial est la marque d’une régularité croissante.
La saison dernière déjà avait été celle de la confirmation. Respectivement 2e et 3e au classement final des Coupe du monde de descente et de combiné, Ledecká avait démontré aux critiques, aujourd'hui moins nombreux, que son double titre olympique n’était pas que le fruit d’heureuses circonstances.
Forte des nouveaux progrès effectués depuis, c’est donc légitimement avec quelques ambitions qu’Ester Ledecká a abordé ces Mondiaux, comme elle le confiait récemment, sur le ton de la plaisanterie, à l’envoyé spécial de la Radio tchèque :
« J’irai là-bas avec un test Covid négatif, mon passeport, mon ours en peluche, et il ne faudra pas que j’oublie mes skis. Mes attentes ? Je sais qu’il y a de belles montagnes et une belle piste à Cortina. Donc, d’abord prendre du plaisir, car je sais aussi qu’il me manque encore un petit quelque chose pour viser régulièrement la première place. Mais je progresse et j’ai gagné en stabilité dans mes performances. J’appartiens désormais à l’élite et j’avance pas à pas. Cela a toujours été mon objectif : me rapprocher toujours un peu plus de la première place, et je pense que nous faisons du bon travail pour y parvenir. »
En l’absence de plusieurs adversaires de taille, dont celle de la star locale, l’Italienne Sofia Goggia qui aurait été la grande favorite de la descente, Ester Ledecká est donc autorisée à rêver tout en gardant bien les pieds sur terre. Et ce donc dès ce mardi dans un super-G où la Suissesse Lara Gut-Behrami ou encore l’Américaine Mikaela Shiffrin faisaient figure de principales prétendantes à la médaille d’or.
Mais une victoire de celle qui est devenue une des sportives les plus suivies par le public et les médias dans son pays, ferait d’elle la deuxième Tchèque de l’histoire, hommes et femmes confondus, et après Šárka Strachová-Záhrobská dans le slalom en 2007, à décrocher un titre de championne du monde de ski alpin. La première aussi dans une épreuve de vitesse. La marche est haute, très haute même, mais pour Ledecká, peut-être pas trop haute.