Le prochain astronaute de l’ESA sera-t-il tchèque ?
Du 31 mars au 28 mai 2021, l’Agence spatiale européenne (ESA) organisait une nouvelle campagne de recrutement en vue de dénicher les astronautes de demain. Selon les données préliminaires, sur les 22 589 candidatures déposées, 202 étaient tchèques. Seuls 4 à 6 aspirants et 20 suppléants seront toutefois retenus. Un Tchèque figurera-t-il parmi eux ?
La concurrence sera rude, c’est ce que laissent présager les premières statistiques relatives à la campagne de recrutement publiées par l’ESA ce 21 juin. Ce sont, en effet, environ 2,7 fois plus de candidats qui se sont présentés cette année, en comparaison avec la précédente session en 2008. Selon le rapport, avec 202 postulants, la République tchèque se classe au 18e rang en nombre de recrues potentielles sur les 25 Etats européens éligibles, derrière la Roumanie et devant la Hongrie.
Parmi les profils recherchés, l’Agence a réitéré sa volonté de diversifier ses effectifs composés principalement d’hommes, en intégrant davantage de femmes. Cependant, sur les 202 candidats tchèques seulement 18,3 %, soit 37 d’entre eux, étaient des femmes, un pourcentage inférieur à la moyenne européenne qui s’élève, lui, à 24 %. L’Agence a également exprimé son souhait de recruter des personnes présentant un handicap physique, mais aucun des 257 parastronautes potentiels ne s’est présenté sous la bannière tchèque.
La compétition n’a pas pour autant dissuadé Jaroslav Kousal de candidater. Le scientifique tchèque de la Faculté de mathématiques et physique de l’Université Charles s’est confié le 7 juillet au journal Hospodářské noviny : « C’était pour moi une obligation vis-à-vis de moi-même et aussi vis-à-vis de mes étudiants. C’est ce moment où je peux dire : si je l’ai tenté, alors vous le pourrez aussi. Donner l’exemple est quelque chose d’assez essentiel pour le métier d’astronaute ».
Jaroslav Kousal a néanmoins conscience que remporter le concours ne sera pas chose facile : « Résoudre de nouveaux problèmes est l’une de mes activités préférées. C’est une aptitude sur laquelle je compte. Mais c’est difficile de dire si ce sera un facteur décisif. »
Si les effectifs tchèques restent certes modestes, ceux qui ont osé se lancer dans cette aventure extraordinaire, dont Kousal, devront s’armer de patience et de persévérance. La procédure de sélection se compose, en effet, de 6 phases toutes éliminatoires, alternant sélection sur dossier, questionnaires de motivation, tests psychologiques, examens médicaux et entretiens devant un jury.
Pour postuler, il faut notamment détenir un diplôme universitaire dans le domaine des sciences naturelles, ingénierie ou médecine, avoir une expérience professionnelle d’au moins trois ans et maîtriser l’anglais au minimum.
La première phase de sélection devrait largement écrémer les rangs, puisqu’il ne restera ensuite plus que 1 500 candidats en lice. Le recrutement sera suivi de plusieurs années d’intenses entraînements pour un départ vers la Station spatiale internationale prévu au plus tôt en 2026.
Qui sera le prochain tchèque à marcher dans les pas du cosmonaute tchécoslovaque Vladimír Remek ou de l’astronaute américain d’origine tchèque et slovaque, Eugene Cernan, qui est le dernier homme à avoir marché sur la Lune ? Les lauréats du concours seront connus en octobre 2022.
La République tchèque fait partie depuis 2011 de l’Agence spatiale européenne. Prague est par ailleurs récemment devenue le siège officiel de la nouvelle Agence pour le programme spatial de l’Union européenne (EUSPA).