Pays de transit, la République tchèque constate une augmentation considérable du nombre de migrants illégaux
Constatant une augmentation considérable du nombre de migrants entrant illégalement en République tchèque par la frontière slovaque, le ministère de l’Intérieur a augmenté le nombre de places dans les centres d’accueil pour réfugiés et souhaite renforcer les sanctions à l’encontre des passeurs. En dernier recours, des contrôles transfrontaliers pourraient être réintroduits.
Le nombre de réfugiés entrant en République tchèque par la frontière slovaque et utilisant la République tchèque comme pays de transit s’élevait à 3651 au 21 août cette année, contre 1330 l’an passé. Les années précédentes, il était de l’ordre de 200 à 400 réfugiés. La migration de transit a également augmenté cet été par rapport à 2015, lorsque la dernière grande vague de migration a frappé l’Europe.
Quelque 76 % des migrants sont des Syriens arrivant de Turquie et se dirigeant vers l’Allemagne ou l’Autriche. Les deux autres nationalités les plus représentées sont les Afghans et les Turcs.
« Jusqu’à présent, les chiffres accrus n’ont pas eu d’impact sur l’augmentation de la criminalité ni sur la situation sécuritaire », a déclaré le ministre de l’Intérieur Vít Rakušan (STAN). Le ministre souhaite aborder le problème au niveau européen, la solution étant notamment une bonne protection des frontières extérieures de l’UE, a-t-il déclaré. Il a par ailleurs réaffirmé que la République tchèque continuerait de rejeter le principe des quotas de redistribution des réfugiés.
Vít Rakušan souhaite discuter avec le ministre de la Justice Pavel Blažek (ODS) de la possibilité de renforcer les sanctions à l’encontre des contrebandiers. Celui-ci estime toutefois que ce n’est pas une solution idéale, car « ce n’est pas parce que des sanctions sont augmentées qu’une activité illégale diminue d’un jour à l’autre ».
En dernier recours, des contrôles pourraient être rétablis à la frontière entre la Slovaquie et la République tchèque. D’ailleurs, un exercice simulant le retour de contrôles à la frontière entre les deux pays a été réalisé cette semaine, impliquant la police, l’armée et les douanes. En seulement deux jours, la police a ainsi interpellé 277 migrants illégaux et sept passeurs.
En temps normal, cependant, la police y effectue des contrôles aléatoires, mais avec une approche plus offensive que par le passé. Ainsi la police sécurise « une centaine de migrants chaque jour », selon le président de la police Martin Vondrášek. Il estime toutefois que « rien n’indique que la situation va s’améliorer », et qu’il faut donc mettre en place un système sur le long terme.