Il y a 70 ans, le verdict de 11 condamnations à mort mettait fin au procès Slánský
Même sa loyauté sans bornes à l’Union soviétique n’a pas réussi à sauver le secrétaire général du Parti communiste tchécoslovaque Rudolf Slánský : fin novembre 1952, il a été condamné à la peine de mort dans une parodie de procès des cadres du Parti communiste tchécoslovaque.
Les révolutions ont toujours dévoré leurs enfants... et la recherche d’ennemis de classe ainsi que le recours à des procès fabriqués étaient des pratiques courants dans le bloc stalinien de l’Est depuis les années 1930. Néanmoins, en 1951, l’arrestation de l’un des plus hauts responsables communistes tchécoslovaques de l’époque, Rudolf Slánský, a alors fait l’effet d’un coup de tonnerre.
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En même temps que Slánský, 14 personnes ont été incriminées. Il s’agissait pour la plupart de hauts responsables du Parti communiste tchécoslovaque, y compris le ministre des Affaires étrangères et sept vice-ministres. La majorité d’entre eux avaient des origines juives. C’était pour Staline une façon de se venger de la non-alliance à Moscou de l’Etat d’Israël nouvellement fondé.
Tous les accusés avaient eu à apprendre par cœur leur déposition pour la répéter devant la Cour d’Etat. Rudolf Slánský a été accusé d’espionnage, de haute trahison, de sabotage et de divulgation de secret militaire. Il a reconnu tous les faits. Mais ses aveux lui avaient été arrachés par la torture.
Le procès de Prague, également appelé procès Slánský, a été l’un des plus grands procès fabriqués dans tout le bloc communiste. Il s’est terminé sur le verdict de 11 condamnations à la peine capitale et trois condamnations à la prison à perpétuité. Les cendres des condamnés exécutés ont été jetées sur une route.