Fusillade à Prague : le point sur ce que l’on sait ce vendredi
La Tchéquie s’est réveillée encore sous le choc ce vendredi matin, après la fusillade survenue jeudi après-midi à la faculté des Lettres de l’Université Charles à Prague. Le bilan à ce jour est de 13 morts et 25 blessés, dont 10 grièvement. Cette tuerie est la pire jamais survenue en Tchéquie.
Des étudiants barricadés dans des salles de cours, avec des piles de meubles entassés devant la porte. D’autres agrippés, en équilibre sur une corniche du bâtiment. D’autres encore sautant du haut d’une fenêtre sur la terrasse de l’étage en-dessous. Les premières images diffusées d’abord via les réseaux sociaux, puis reprises par les médias tchèques, sur la fusillade de jeudi à Prague laissent percevoir l’horreur et l’effroi suscités par l’assaillant dans les locaux de la faculté.
C’est peu après 15 heures que la police fait savoir qu’une fusillade avait lieu dans le bâtiment de la faculté des Lettres, place Jan Palach : l’ensemble du quartier a alors été bouclé, les équipes d’intervention déployées, alors même que le bâtiment se trouve en plein cœur du quartier touristique de Prague, à quelques centaines de mètres de la place de la Vieille-Ville où se pressent chaque jour des dizaines de milliers de touristes pour le marché de Noël. A 16 heures, la police annonçait que le tueur avait été « éliminé » : ce vendredi, son suicide a été confirmé par les autorités tchèques qui ont précisé que le tueur avait retourné son arme contre lui à l'approche de la police.
Non confirmée officiellement à l’heure où nous publions cet article, l’identité du tueur, même si de nombreux médias ont fait savoir qu’il s’agissait d’un jeune homme de 24 ans, étudiant à la faculté, et prénommé David Kozák et qui aurait annoncé son crime prémédité il y a quelques jours sur sa chaîne Telegram. A l’heure actuelle, la police enquête pour déterminer si ce texte est un faux ou bel et bien attribuable à l’auteur de la tuerie. En tout cas, celle-ci n’a rien à voir avec le terrorisme international ont donc fait savoir les autorités qui ont très vite privilégié la thèse du tireur solitaire.
Dès la fin de l’après-midi, le président de la police tchèque a annoncé que ses services étaient mobilisés depuis la matinée, après avoir reçu une information selon laquelle le jeune étudiant était en route pour Prague et avait l’intention de se donner la mort. Peu après midi, la police avait retrouvé le corps sans vie de son père dans la maison familiale du village de Hostouň en Bohême centrale. Avertie du fait que le jeune homme devait assister à un cours dans un autre des bâtiments de la faculté des Lettres au centre-ville, les forces de l’ordre ont d’abord fait évacuer ce dernier, avant que ne leur parviennent les informations concernant la fusillade quelques rues plus loin.
Très vite la police a également fait savoir qu’elle travaillait sur l’hypothèse d’une responsabilité du tueur dans un double homicide, un homme et un bébé, survenu à la fin de la semaine dernière dans la forêt de Klánovice, en périphérie de Prague, une version considérée comme hautement probable ce vendredi.
Après une longue évacuation du bâtiment jeudi et l’intervention des équipes pyrotechniques à la recherche d’éventuels engins explosifs, les enquêteurs ont ensuite travaillé dans la faculté toute la nuit et jusqu’à ce vendredi : selon la police, un arsenal important a été retrouvé sur place, faisant dire aux autorités que le bilan de cette tuerie aurait pu être encore plus terrible.
Les 14 personnes mortes ont été identifiées, aucun ressortissant étranger ne figure parmi elles alors que l’Université Charles accueille chaque année de nombreux étudiants étrangers. Parmi les 25 blessés, on comptait à ce jour, outre les étudiants tchèques, un citoyen néerlandais et deux citoyens originaires des Emirats arabes unis.
Un numéro d’urgence a été mis en place par les autorités tchèques à destination des familles de ces ressortissants étrangers.
Les autorités tchèques ont annoncé une journée de deuil national pour le 23 décembre, avec une messe qui sera donnée par l’archevêque de Prague à la cathédrale Saint-Guy, au Château de Prague, ce samedi à 11 heures. Les drapeaux des bâtiments publics ont été mis en berne ce vendredi, alors que cette fusillade est la pire jamais survenue en Tchéquie, un pays où ce type de tuerie est rare et pourtant réputé pour son côté sûr.
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