Soldats tchèques à l’étranger : priorité au renforment du flanc Est de l’OTAN et retour en Afrique
Le gouvernement a approuvé, mercredi, le projet de mandat pour la participation de l’Armée tchèque à diverses opérations à l’étranger en 2025 et 2026. Dans ce cadre, jusqu’à 2 000 soldats pourraient être déployés à la frontière orientale de l’OTAN, soit 800 de plus qu’actuellement.
Il semble loin le temps où l’Irak, l’Afghanistan ou encore le Mali étaient les pays dans lesquels l’Armée tchèque déployait l’essentiel de ses forces. Agression russe en Ukraine oblige, les priorités ont été revues ces deux dernières années et c’est désormais en Europe que le gros des troupes tchèques opère.
Comme l’a encore rappelé le ministère de la Défense mercredi, après donc que le cabinet a approuvé le projet de missions qui a été présenté pour la période 2025-2026 - projet qui va désormais être débattu par les députés et les sénateurs - la Tchéquie se doit de contribuer au renforcement de l’aile orientale de l’OTAN.
Concrètement, c’est en Lituanie, en Lettonie, en Pologne et en Slovaquie que la majorité des soldats tchèques en mission à l’étranger continueront d’opérer lors des deux prochaines années. Ils seront même plus nombreux encore, comme l’avait déjà annoncé la ministre Jana Černochová en juillet dernier.
« Nous resterons pratiquement partout où nous sommes déjà, et ce, même en augmentant nos effectifs puisque, en 2025, ce sont 2 660 soldats qui seront disponibles (pour l’ensemble des missions). »
En fonction des besoins de l’OTAN, des soldats tchèques pourraient être envoyés également en Estonie, en Hongrie, en Roumanie et en Bulgarie.
Le nombre de soldats devrait également être revu à la hausse dans le cadre de la mission EUFOR Althea, l’augmentation à 200 professionnels étant justifiée par le ministère par la mise à disposition d’une compagnie de réserve au sein des forces de réserve alliées. En 2025, les avion JAS-39 Gripen, avec jusqu’à 95 soldats tchèques, devrait protéger l’espace aérien islandais.
Par ailleurs, et c’est là une nouveauté, le gouvernement a également approuvé le projet de mission de formation et de conseil en Mauritanie, où une trentaine de soldats tchèques devraient participer à l’entraînement des forces spéciales, toujours en coopération avec l’OTAN.
Selon Jana Černochová, si la Mauritanie est actuellement un des pays les plus stables dans la région du Sahel, sa résilience peut être affaiblie par une activité accrue des organisations terroristes ou par l’instabilité dans les pays voisins. Or, Prague considère que la région revêt une grande importance pour les intérêts de la Tchéquie en matière de sécurité. Aux yeux du ministère, « en particulier l’augmentation de l’immigration clandestine et l’infiltration de groupes terroristes radicaux ont un impact direct sur la sécurité de l’Europe », tandis que l’influence croissante de la Russie et de la Chine en Afrique représente un autre défi pour la sécurité.