Sécurité - Explosions de Vrbětice : un 10e anniversaire en forme de rappel de l’importance de la menace russe
Les explosions des entrepôts de munitions à Vrbětice, dans la région de Zlín, en Moravie, il y a dix ans, sont un bon exemple du fait que la Russie et ses services de renseignement sont prêts à tout et n’ont aucune retenue dans leur action. C’est ce qu’a rappelé, ce mercredi, sur le réseau social X, le Service de sécurité et de renseignement (BIS), à l’occasion du 10e anniversaire de la première des deux explosions.
Cette première explosion, survenue le 16 octobre 2014, et qui avait précédé une seconde, le 3 décembre, avait entraîné la mort de deux employés, entraîné de très importants dommages matériels et profondément choqué la population. Selon la Police tchèque, les auteurs de l’attentat étaient deux agents du GRU, le service de renseignement militaire russe.
Pour ce dixième anniversaire, le BIS a souligné qu’il convenait de bien garder à l’esprit « cette attaque sans précédent contre la population civile en temps de paix » chaque fois qu’il est question de la Russie.
« La Fédération de Russie et ses services de renseignement avait déjà clairement montré à l’époque qu'ils n'avaient aucun scrupule. Les actions du GRU militaire ont confirmé les avertissements que le BIS avait formulés bien des années auparavant dans de nombreux documents. Il aura fallu cette attaque pour prendre conscience de la nécessité de redéfinir les relations avec la Russie », a écrit le principal service de renseignement intérieur, qui estime également que le développement de l’impérialisme russe a connu depuis « est visible aujourd’hui non seulement en Ukraine ».
En avril dernier, après qu’en 2021 le gouvernement tchèque a décidé d’expulser dix-huit diplomates russes de Tchéquie ou encore d’empêcher Rosatom de participer au projet d’agrandissement de la centrale nucléaire de Dukovany, l’Office central national de lutte contre le crime organisé (NCOZ) a annoncé avoir classé l’affaire, estimant que l’implication de la Russie, qui a toujours refusé de coopérer avec la police tchèque, dans une attaque sans précédent dans l’histoire de la Tchéquie avait été prouvée.
Le président de la République, Petr Pavel, a ainsi déclaré que la Russie s’était attaquée, en 2014, à la souveraineté de la Tchéquie de la manière la plus brutale depuis l’invasion de la Tchécoslovaquie et l’écrasement du Printemps de Prague en 1968.
Selon l’enquête en question, Moscou souhaitait, à travers ces deux explosions, empêcher la livraison de munitions dans les zones où la Russie menait des opérations militaires, notamment en Ukraine, déjà.
Plus récemment, en septembre dernier, dans son rapport annuel, le BIS avait rappelé que la Russie continuait de représenter la principale menace pour la sécurité de la Tchéquie, notamment en raison d’attaques hybrides contre les démocraties occidentales. En Tchéquie, la Russie s’efforce notamment de rétablir ses activités d’espionnage sous couverture diplomatique.
Des grenades sont désormais produites sur le site de Vrbětice. Elles y sont assemblées par la société Colt CZ Defence Solutions, qui a jusqu’à présent livré 50 000 petits engins explosifs à l’Armée tchèque.
