Enquête : manger sainement coûte trop cher aux Tchèques
Si les Tchèques se montrent de plus en plus attentifs à la qualité de leur alimentation, beaucoup d’entre eux ont toutefois encore du mal à bannir certaines mauvaises habitudes. Selon une récente étude européenne, ils consacrent peu de temps aux repas, tout en mangeant trop de viande et pas assez de fruits et de légumes. Par ailleurs, une autre étude s’inquiète de la hausse du nombre de troubles alimentaires en Tchéquie, qui, chez les jeunes filles concernées, a doublé depuis 2010.
« Quelque 23 % des décès en Tchéquie sont liés à une mauvaise alimentation », constate Matyáš Fošum, du ministère de la Santé. Il précise que « le pays du knedlík » compte plus d’un million de personnes souffrant de diabète, soit plus de 10 % de la population.
Pour sa part, Eliska Selingerová, de l’Institut national de la santé, pointe du doigt la surconsommation de sel en Tchéquie : « Les hommes en particulier dépassent jusqu’à trois fois la quantité journalière recommandée », constate-t-elle.
Selon une récente enquête du Baromètre FOOD, les Tchèques mangent également trop vite. « Plus d’un Tchèque sur trois déjeune en moins de vingt minutes. C’est une très mauvaise tendance », confirme ainsi Aneta Martišková, de la société Edenred, qui a effectué l’enquête auprès d’un échantillon de plus de 2 800 personnes. L’étude révèle que les prix élevés de beaucoup de produits permettant d’avoir une alimentation de qualité, plus riche et variée, restent le principal obstacle pour les Tchèques.
Selon les données de la société Edenred, le prix moyen d’un déjeuner s'élevait à 192 couronnes en août (près de 8 euros), soit environ 8 couronnes de plus que l’année dernière. Depuis 2020, le montant moyen d’un plat du jour dans les brasseries et restaurants a augmenté de 53 couronnes (2 euros). Quelque 83 % des Tchèques indiquent choisir les restaurants en fonction des prix des repas pratiqués, tandis que 64 % des personnes interrogées tiennent compte de leur valeur nutritionnelle.
La consommation excessive de viande, associée à un risque accru de cancer notamment, représente également un problème : un tiers des Tchèques en mangent jusqu’à cinq fois par semaine. En revanche, seuls 24 % des Tchèques affirment consommer des légumes tous les jours, tandis que 52 % en consomment quatre fois par semaine au maximum.
Bonne nouvelle néanmoins : 40 % des personnes interrogées ont déclaré que face à l’envolée des prix de produits alimentaires, elles sont devenues « plus créatives » en cuisinant à la maison.
Toujours dans le domaine de l’alimentation, la Radio tchèque a récemment publié les données fournies par l’Institut d’information et de statistiques relatives à l’anorexie, à la boulimie et aux autres troubles du comportement alimentaire. Des chiffres qui révèlent une hausse inquiétante de ce phénomène en Tchéquie, plus particulièrement chez les filles âgées de moins de 18 ans. alors qu’en 2010, près de 1 200 cas de troubles alimentaires avaient été diagnostiqués dans cette tranche d’âge, en 2023, le nombre s’est élevé à 3 500. Selon les spécialistes, ces troubles sont également de plus en plus fréquents chez les filles âgées de 10 à 14 ans.