Des scientifiques tchèques de nouveau à la conquête de l’Antarctique

La station polaire Gregor Mendel, située sur l’île James Ross, en Antarctique

Quelque 14 scientifiques de l’Université Masaryk de Brno se sont rendus le 1er janvier en direction de la station polaire Gregor Mendel, située sur l’île James Ross, en Antarctique. Une autre équipe tchèque quittera Brno le 11 janvier pour effectuer une expédition sur l’île Nelson.

Il y a un peu plus de 55 ans, en décembre 1969, Josef Sekyra a été le premier citoyen de l’ancienne Tchécoslovaquie à avoir stationné au Pôle Sud. Le géologue et géomorphologue, spécialisé entre autres dans l’étude de minéraux des régions aux conditions climatiques extrêmes, faisait alors partie d’une expédition américaine. À noter que quarante ans plus tôt, en 1929, Václav Vojtěch a été le tout premier explorateur tchèque à se rendre en Antarctique, lui aussi en tant que membre d’une mission dirigée par les États-Unis.

Jusqu’en 1970, une dizaine de scientifiques tchèques ont opéré sur le continent, dans le cadre des stations polaires soviétiques et américaines. C’est en 1989 que les Tchèques ont essayé pour la première fois d’y mettre en place leur propre station, mais à l’époque, ils n’étaient pas capables de mener une recherche scientifique sur le long terme.

Photo: L’Université Masaryk de Brno

Le projet n’a pu être réalisé qu’en 2005-2006, avec l’établissement de la station polaire Gregor Mendel sur l’île James Ross, située au large de l’extrémité nord-est de la péninsule Antarctique. C’est là que les scientifiques universitaires de Brno opèrent chaque année, de manière saisonnière, c’est-à-dire pendant l’été austral lorsque les conditions météorologiques sont moins rudes.

Cette année, avec leurs collègues israéliens, espagnols et italiens, les Tchèques poursuivront leurs recherches consacrées au climat, à l’état des glaciers, des systèmes fluviaux et lacustres. Pour la première fois cette année, ils se consacreront également à la recherche sur la propagation de la grippe aviaire en Antarctique ou encore sur les algues marines et terrestres.

Un des responsables de ce programme scientifique à l’Université Masaryk, Pavel Kapler fait partie de la seconde équipe qui partira cette semaine vers l’île Nelson. Composée de huit personnes, elle mènera une étude sur la diversité des champignons microscopiques, mais également sur les matériaux rejetés par la mer :

La station polaire sur l'île Nelson | Photo: Grýn McSkalpeel,  Wikimedia Commons,  CC BY-SA 4.0

« L’île Nelson est baignée par deux océans. C’est triste, mais il faut bien en parler : ces rives sont très polluées par des déchets provenant du monde entier. Notre mission consiste donc à nettoyer cette région de l’Antarctique, et à étudier aussi les déchets. Les macroplastiques et microplastiques sont ensuite étudiés par nos collègues à Brno. Leurs recherches portent par exemple sur les bactéries qui seraient capables de consommer et donc de liquider le plastique. »

Après un mois de travail au sein d’une équipe internationale, deux membres du groupe tchèque poursuivront leur mission dans une autre station sur l’île Nelson, gérée par le Centre ukrainien de la recherche antarctique.

Photo: L’Université Masaryk de Brno