Nouveau long-métrage inspiré de la vie de Václav Havel

'Havel', photo: Bontonfilm

Cette nouvelle revue de presse s’intéresse d’abord à l’impact que la politique du Royaume-Uni et des Etats-Unis à l’égard de l’Union européenne peut avoir sur la République tchèque. Quelque mots ensuite au sujet de la nomination de Věra Jourová à la Commission européenne. Il sera également question du lithium, dont les plus grandes réserves, découvertes par un prospecteur canadien, se trouvent dans le nord du pays. Quelques mots enfin au sujet du tournage d’un long métrage sur l’ancien président tchèque Václav Havel.

Photo: duncan c,  Flicker,  CC BY-NC 2.0
Le rapport de la République tchèque vis-à-vis du Royaume-Uni et des Etats-Unis qui est un aspect important de son agenda politique subit actuellement des transformations radicales. Une donne qui peut avoir un grand impact sur le pays. C’est du moins ce qu’estime un commentateur de l’hebdomadaire Respekt. Pour lui, la question n’est pas de vouloir modifier ce rapport en raison de l’opinion que l’on peut éventuellement porter sur Donald Trump ou sur le Brexit. Le problème est ailleurs : il s’agit de prendre en considération l’évolution naturelle et les événements qui se déroulent dans ces deux pays. Il explique :

« On le voit chaque semaine et on a pu le voir la semaine écoulée. La visite et les négociations sur la possibilité d’un nouvel accord avec l’Union européenne que Boris Johnson a menées à Berlin et à Paris, n’ont pas été couronnées de succès. Or, un Brexit sans accord s’annonce de plus en plus probable. Parallèlement, Donald Trump a verbalement attaqué l’Europe et selon les experts, il semble se préparer à une guerre commerciale avec l’Union européenne. Bref, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, qui étaient encore récemment nos alliés les plus évidents, pratiquent une politique qui ne mène pas au renforcement des relations mais, en revanche, vers un conflit direct avec l’Union européenne, donc avec nous-mêmes. La question clé est alors de savoir jusqu’où Trump et Johnson voudront aller contre l’Union européenne, et si nous serons capables d’atténuer un tel conflit et à quel prix. »

Le commentateur du magazine Respekt conclut sur le constat que la diplomatie tchèque n’est pas la seule à être désormais invitée à réfléchir sérieusement sur ces questions.

Les attentes tchèques liées à la candidature de Věra Jourová à la CE

Věra Jourová,  photo:  Filip Jandourek,  ČRo
Ce lundi, le gouvernement tchèque a définivement - et au dernier moment - confirmé la candidature de Věra Jourová au poste de commissaire européenne. L’occasion pour l’auteur d’une note publiée dans le journal Lidové noviny de ce mardi de remarquer qu’à la différence de certains pays européens où le choix du commissaire est le résultat d’un accord de coalition gouvernementale, chez nous, celui-ci ne semble pas représenter un sujet de grande importance. L’hésitation de la partie tchèque va-t-elle influencer négativement sa volonté d’acquérir pour sa candidate un portefeuille économique fort ?, s’interroge-t-il :

« Heureusement, c’est la personnalité et l’expérience du candidat qui sont prises en considération, deux points qui jouent en faveur de Věra Jourová, ex-commissaire européenne en charge de la justice, des consommateurs et de l’égalité des genres. Les Tchèques souhaitent acquérir un poste de vice-président de la Commission européenne et, éventuellement, un portefeuille lié à l’économie numérique. On ne sait pas encore si cette ambition sera assouvie. Il est vrai que durant son précédent mandat, Jourová a prouvé qu’il était possible de faire d’un portefeuille pas très influent un poste important. »

Un commissaire représente l’Union européenne entière. Ceci dit, comme l’observe le commentateur de Lidové noviny, il est à la fois une source précieuse d’informations sur ce qui se prépare à Bruxelles. « Un aspect dont les Tchèques n’ont pas réussi jusqu’ici à profiter comme il faut, » souligne-t-il en conclusion.

Le lithium, un nouvel élément important pour la Tchéquie ?

Lithium,  photo: Dnn87,  CC BY 3.0
La plus importante réserve de lithium en Europe se trouve dans les Monts métallifères (Krušné hory), dans le nord de la Tchéquie. On doit leur découverte au prospecteur canadien d’origine tchèque, Oto Janout. Un des récents numéros du quotidien économique Hospodářské noviny a rappelé à ce sujet :

« La Tchéquie n’a jamais occupé une place importante sur la carte des pays riches en réserves de métaux. Outre des réserves locales de charbon, l’unique métal dont elle disposait après 1945 en grande quantité, c’était l’uranium. Sous le régime communiste cependant, l’ensemble de l’uranium, dont l’extraction a été réalisée par des dizaines de milliers de prisonniers politiques, a été exporté vers l’Union soviétique. A l’heure actuelle, le lithium, un élément important pour la fabrication de piles pour électromobiles, par exemple, peut devenir une nouvelle source d’exploitation pour la Tchéquie. »

La découverte du lithium est le plus grand succès du prospecteur canadien qui se consacre à cette activité depuis l’âge de 17 ans. D’après le journal, il incarne le prospecteur occidental par excellence pour lequel la géologie est avant tout une affaire commerciale, chose qui n’est pas encore tout à fait habituelle en Tchéquie. Evidemment, il existe de par le monde des dizaines de milliers de prospecteurs comme lui, mais rares sont ceux qui arrivent à s’enrichir avec leur travail. L’article précise également :

« C’est le groupe australien European Metals qui est chargé d’effectuer des sondages de prospection et d’autres travaux en vue d’une future extraction. Les autorités tchèques lui ont accordé à cette fin une autorisation et les droits exclusifs d’extraction du lithium s’étendant jusqu’à 2025. »

Hospodářské noviny note enfin que sous le régime communiste, les recherches géologiques ont connu un véritable boom. Par ailleurs, les cartes géologiques détaillées des années 1970 et 1980 couvrant l’ensemble des matières locales sont d’une grande utilité aujourd’hui encore. Au fur et à mesure et notamment à partir des années 1990, la géologie a perdu dans le pays sa position privilégiée.

« Havel » : tournage d’un long métrage sur l’ex-président tchèque

'Havel',  photo: Bontonfilm
« Havel ». Tel est l’intitulé d’un nouveau film tchèque inspiré de la vie de l’ancien président tchèque Václav Havel entre les années 1968 et 1989 et dont le tournage, très suivi par les médias, est à l’heure actuelle en cours. Le journal Mladá fronta Dnes a détaillé à ce propos :

« Le film saisit l’évolution du personnage depuis les années 1960 en passant par les années 1970 jusqu’à l’année 1989. D’abord dramaturge, Václav Havel devient au fur et à mesure un combattant pour les droits de l’homme avant de devenir finalement le leader de la révolution de Velours. Toutefois, l’Histoire ne figurera qu’au second plan, car le film veut saisir en premier lieu la vie et le caractère des personnages, dont notamment la relation aussi peu conventionnelle que forte qui liait Havel avec son épouse Olga. Tout en comportant des éléments de drame, le film présentera aussi des scènes absurdes et d’humour. »

Le film est une réalisation du jeune Slávek Horák, auteur du film Domácí péče (Soins à domicile) qui a été salué tant par la critique que par le public tchèque. Le rôle d’Olga est campé par la grande star du cinéma tchèque Anna Geislerová, celui de Havel par Viktor Dvořák. Le réalisateur a d’ailleurs déclaré à son propos :

« On savait qu’il devait ressembler un peu à Havel, mais quand il est venu au casting, on est resté bouche bée. C’était tout simplement le personnage lui-même ! Non seulement du point de vue physique, mais surtout en ce qui concerne son comportement, son côté charismatique, son intelligence naturelle, son sens de l’humour. »

Le tournage du film « Havel » va se poursuivre jusqu’au mois d’octobre. Certaines scènes seront ensuite réalisées autour du 17 novembre, date du 30ème anniversaire de la révolution de Velours qui a mené à la chute du régime communiste. Ces événements viendront d’ailleurs clôturer le film.