Onze anciens combattants tchèques décorés de la Légion d'honneur

A l'occasion de la Journée des vétérans, le 11 novembre, onze anciens combattants tchécoslovaques ont été décorés par l'ambassadeur de France, M. Joël de Zorzi, des insignes de la Légion d'honneur. Jaroslava Gissubelova a assisté à la cérémonie, vendredi, au palais Buquoy :

Le général Stanislav Hlucka est décoré par l'ambassadeur de France, M. Joël de Zorzi (photo: CTK)

Des fleurs de coquelicot, symbole des vétérans de tous les conflits mondiaux du XXe siècle, ornaient les revers des vestes des six anciens aviateurs de guerre et cinq combattants des forces terrestres tchécoslovaques auxquels la France a décidé de rendre hommage. Leur part dans le combat pour la liberté a été évoquée par l'ambassadeur, M. de Zorzi :

« Près de 50 000 combattants tchécoslovaques auront ainsi servi pendant la Deuxième Guerre mondiale aux côtés des forces alliées. En France, la division tchécoslovaque comptera jusqu'à 12 000 hommes. Engagés dès 1940 dans la bataille de France où plusieurs d'entre eux laisseront la vie, les combattants tchécoslovaques continuent la lutte en Angleterre, avec les autres pays alliés et les Forces françaises libres. La brigade autonome tchécoslovaque incluse dans le dispositif des forces britanniques comptera ainsi 4 à 5000 hommes et fera partie des troupes débarquées en Normandie. Elles seront engagées, en septembre 1944, dans la bataille de Dunkerque. Au total 2200 pilotes tchécoslovaques dont certains s'étaient déjà illustrés dans la bataille de France, en 1940, serviront dans la Royal Air Force au sein des célèbres 310e, 311e, 312e et 313e escadrons. A travers ces combattants que je vais décorer, c'est à tous les Tchèques qui sont tombés dans les combats, à tous les combattants pour la liberté, liberté dont certains seront privés quelques années après dans leur propre pays, que la France exprime sa profonde reconnaissance. »

Le colonel Petr Uruba (photo: CTK)

Au nom des décorés, le colonel Lubomir Ulehla qui a servi en France dans les patrouilles de défense aérienne contre les bombardiers ennemis, a remercié pour les distinctions reçues. Le colonel Ulehla a fait partie de l'équipage qui a effectué le premier vol de combat pour bombarder la gare de Bruxelles où se trouvaient des centaines de wagons destinés à l'invasion de l'Angleterre. Voici son souvenir de ces années-là :

« J'ai servi dans l'aviation tchèque dès 1935. Après l'occupation nazie, nous avons tout de suite décidé de partir quelque part où nous pourrions combattre pour la libération de la Tchécoslovaquie. Je suis parti en Pologne, d'où la plupart des aviateurs sont partis en France où ils étaient incorporés dans l'aviation française. J'ai servi à Tours, à la base aérienne de Tours. Là, j'ai fini, en décembre 1939, l'entraînement de mitrailleur et j'ai alors servi avec un pilote français sur le Potez 63, c'était un chasseur lourd. Après l'armistice, je suis parti en Angleterre où j'ai été incorporé au 311e escadron de bombardement de nuit. Plus tard, en 1943, je me suis engagé dans les Forces aériennes françaises libres. Je suis parti en Afrique du nord où j'ai servi jusqu'à la fin de la guerre comme pilote de chasse. »