Où en sont les relations tchéco-russes?
La visite du chef de la diplomatie de la Fédération russe, en République tchèque, est une bonne occasion de faire un bilan des relations entre ses deux pays. Un bilan présenté par Alain Slivinsky.
La dernière visite d'un ministre russe des Affaires étrangères remonte à sept ans, déjà. On peut dire que l'arrivée, à Prague, d'Igor Ivanov, était attendue depuis un certain temps. En effet, après la chute des régimes communistes en Europe, et l'éclatement de l'ancienne Union soviétique, les relations entre la République tchèque et la Russie n'étaient pas des plus chaudes. La Tchéquie ne voyait pas d'un bon oeil les opérations de l'armée russe en Tchétchénie. La Russie, de son côté, a réagi négativement à l'entrée de la Tchéquie à l'OTAN et critiqué les bombardements de l'Alliance en Yougoslavie. L'année dernière, la réinstauration de l'obligation de visas entre les deux Etats n'a pas contribué, non plus, à l'amélioration de leurs rapports. Le gel, dans les relations, se voit à la fréquence des visites mutuelles. Igor Ivanov est ministre des Affaires étrangères, depuis 1998, et il vient pour la première fois en Tchéquie. Son prédécesseur, Andreï Kozyrev, est venu, pour la dernière fois, en 1994. Depuis l'automne 1998, aucune rencontre officielle, et pas même des consultations au niveau des vices-ministres, n'ont eu lieu. Le chef de la diplomatie tchèque, Jan Kavan, a seulement assisté à la finale du Championnat du monde de hockey sur glace, à Saint-Petersbourg. Il a rencontré son homologue russe, Igor Ivanov, en 1998, lors de l'Assemblée générale de l'ONU, à New York. En dépit des différends politiques, la Russie reste un partenaire commercial important de la Tchéquie, surtout dans le domaine des importations. Par contre, elle est fortement endettée. La dette de Moscou envers Prague est chiffrée à plus de 3 milliards et demi de dollars américains. Une information confirmée par le ministère des Finances de la République tchèque. Selon les experts, les importations de Russie continuent d'être supérieures aux exportations de Tchéquie. Une situation qui devrait être réglée rapidement, car elle ne contribue aucunement à l'amélioration des relations mutuelles.
Dans le domaine politique, outre les problèmes mentionnés, la Tchéquie accorde une grande attention aux rapports entre la Russie et l'OTAN, tout comme aux activités de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Une chose est certaine : comme l'a déclaré, à plusieurs reprises, le chef de la diplomatie tchèque, Jan Kavan, la reprise du développement des relations avec la Russie est indispensable dans tous les domaines. Un petit pas, peut-être, les émissions de Radio Prague en langue russe, qui ont repris à la fin de l'année dernière.