Pas de pitié des violeurs
La Chambre des députés a adopté, mercredi, une modification du code pénal concernant le viol. Elle prévoit des punitions beaucoup plus rigoureuses pour les violeurs. Information par Magdalena Segertova.
Aucun député du Parlement tchèque n'a voté contre cette modification importante du code pénal. Situation peu habituelle à la Chambre des députés... Les parlementaires sont loin d'être seuls à souhaiter punir le viol plus sévèrement que jusqu'à présent. La modification est très favorablement accueillie par les sexologues et psychologues, les criminalistes et les juges, mais aussi, bien sûr, par les organisations féminines. La série de viols brutaux de l'année dernière qui a secoué Prague a été la goutte qui a fait déborder le vase... Quels changements sont alors prévus ? C'est l'âge de la victime qui déterminera la durée de la peine. Le compte est facile : plus la victime est jeune, plus le violeur restera longtemps derrière les grilles. Par exemple, violer un enfant de moins de 15 ans signifierait risquer jusqu'à 12 ans de prison, violer une femme majeure 8 ans au maximum. Mais attention, on pourrait aussi très bien dire : violer un homme ou un garçon, car la modification du code ne fait pas de différence entre les victimes des deux sexes. Fait curieux, les viols d'hommes ne sont pas aussi rares que l'on pourrait le croire. Le chef de la police des moeurs pragoise se souvient de trois cas : "Ils ont été jugés comme atteinte à la liberté personnelle", dit-il. Un autre changement important : le sens du terme "viol" sera élargi. Désormais, forcer quelqu'un mettons au coït oral ou anal voudra aussi dire le violer. Les spécialistes sont contents, car, selon eux, la victime de telles pratiques sexuelles peut souffrir beaucoup plus que celle d'un acte sexuel forcé "classique". Souvent, les femmes qui ont vécu cette triste expérience n'ont pas l'impression d'être vraiment violées et ont peur de s'adresser à la police...
Si la modification est adoptée par le Sénat et signée par le président de la République, elle pourra entrer en vigueur dans deux mois déjà. Il n'empêche que Miroslav Toth, accusé des viols pragois, sera, si le tribunal le reconnaît coupable, jugé encore d'après l'ancienne loi, plus tolérante.