Poursuites plus dures pour la violence domestique

La Chambre des députés a adopté la loi sur la violence domestique censée apporter une aide efficace et rapide à ses victimes en permettant à la police d'expulser la personne violente du domicile pour une dizaine de jours.

La loi tant attendue par tous ceux qui ont subi ce genre de violence a été soumise par le Parti chrétien-démocrate. Si le Sénat l'approuve et que le président de la République y appose sa signature, elle entrera en vigueur le 1er janvier 2007. Le plus grand changement par rapport à la législation actuelle réside dans le fait que c'est désormais la personne violente, et non plus sa victime, le plus souvent la femme, qui doit quitter le domicile. Ce qui change aussi, c'est que la personne violente doit quitter le domicile immédiatement après son acte sur injonction de la police.

La loi qui s'inspire du modèle autrichien a cependant de nombreux opposants, notamment parmi les députés du Parti civique-démocrate (ODS) qui mettent en garde devant ses abus. L'un d'entre eux, Jan Klas, avertit, en plus, que la loi ne pourra pas empêcher l'agresseur d'attaquer sa victime dans la rue ou à son retour à la maison. Jan Kasal, chef du groupe des députés chrétiens-démocrates, croit que la nouvelle norme empêchera l'agresseur de répéter ses actes de violence.

En République tchèque, l'ampleur de ce phénomène a été longtemps sous-estimée, demeurant même tabou. La violence domestique était considérée comme une affaire privée se limitant à l'intérieur des quatre murs. Les récents sondages ont révélé que la violence domestique, quelle que soit sa forme, physique, sexuelle ou psychologique, est un mal assez répandu. Un quart des personnes interrogées ont avoué avoir été victimes de violences dans le cadre d'une relation de couple. Tous les quatre jours, une personne meurt de la main de son conjoint.