Prague accueille les anciens combattants
La Fédération mondiale des anciens combattants tient ses 20e assises ces jours-ci à Prague. Mr. Jacques Goujat, capitaine de l'Armée française, ancien combattant du Maroc et d'Algerie est l'un de ses vice-présidents :
Quels sont les principaux thèmes au programme des assises pragoises ?
« Nous avons une assemblée générale à Kuala Lumpur qui aura lieu en décembre prochain. Ici, à Prague, nous assistons à la commission permanente des affaires européennes qui a pour but de préparer l'assemblée générale. La FMAC vit dans l'actualité, elle a à prendre en considération les problèmes liés aux difficultés rencontrées par les anciens combattants et les victimes de guerre dans différents pays. »
Vous vous penchez également sur les possibilités des différents pays de s'occuper mieux des anciens combattants, parce que le niveau diffère ?
« Je suis intervenu, lors de cette conférence, pour expliquer qu'un ancien combattant était par définition un citoyen comme les autres, mais avec un plus, c'est-à-dire que sa qualité, son statut d'ancien combattant lui donne notamment la possibilité d'obtenir le droit à la réparation. C'est une de nos préoccupations, les différentes législations, les diverses réglementations en Europe étant différentes, parce ce que nous considérons que ce droit à la réparation est imprescriptible et ne peut absolument pas souffrir d'une atténuation quelconque. »
Vous êtes capitaine de l'armée française, ancien combattant du Maroc et d'Algérie, voulez vous nous raconter votre parcours ?
« C'est très simple, je ne suis pas militaire de carrière, je suis né en 1935 c'est-à-dire que j'ai accompli mon service militaire en 1955 et en 1955 c'étaient les événements d'Algérie, de Tunisie et du Maroc. J'ai donc été appelé sous les drapeaux en mai 1956, j'ai fait l'école des officiers de réserve, je suis sorti aspirant et ensuite, en septembre 1957, j'ai été affecté au Maroc où je suis resté 3 mois. Les événements étaient derrière nous en ce moment là, pour le Maroc, mais par contre je suis allé en Algérie en début 1958. Je dois dire d'ailleurs qu'on entend ici ou là les exactions que toute guerre commet. Mais je considère que notre génération n'a pas à rougir de son engagement là-bas de l'autre côté de la Méditerranée où elle a combattu, mais où elle a aussi bâti, elle a soigné, elle a éduqué, c'est-à-dire qu'elle a fait quelque part une oeuvre de paix. C'est tout le sentiment des anciens combattants, que ce soit ceux de la Deuxième Guerre mondiale, ou de cette guerre d'Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc, de servir maintenant la paix. En réalité nous ne savons jamais la hauteur de la pierre que nos apportons à l'édifice, mais ce dont je suis convaincu c'est que nous apportons cette pierre. Et c'est vraiment un plaisir de travailler dans ce domaine de la réconciliation internationale. »