Première visite officielle du nouveau chef de la diplomatie tchèque en Allemagne
Pour sa deuxième visite officielle à l'étranger, après l'incontournable Slovaquie, c'est en Allemagne que s'est rendu le nouveau chef de la diplomatie tchèque, Alexandr Vondra. Si des sujets litigieux ont été évoqués, la rencontre s'est toutefois dans l'ensemble déroulée sous le signe de l'entente cordiale.
Mais des sujets qui « coincent » étaient également à l'ordre du jour. Schengen d'abord. Quelques jours après que la Commission européenne ait annoncé le retard dans l'accession des nouveaux membres à l'espace Schengen, Alexandr Vondra a fait part au chef de la diplomatie allemande de la « déception et l'incompréhension » de la République tchèque devant cette déclaration. D'après lui, les justifications bruxelloises sur les problèmes techniques relatifs à la création d'une banque de données sur les citoyens ne sont pas recevables. Prévu pour octobre 2007, la Commission a évoqué un retard d'une année environ quant à la suppression des contrôles aux frontières intérieures de l'UE. Après avoir rappelé que le pays avait déjà investi des fonds significatifs pour la mise en place du système informatique nécessaire, Alexandr Vondra a également souligné qu'un tel retard pouvait avoir des conséquences psychologiques négatives auprès des populations des tout jeunes pays membres, qui ont souvent l'impression d'être quelque peu négligés par Bruxelles.
Les relations « modèles » évoquées par Vondra ne suffisent cependant pas à compenser les dissensions qui subistent sur certains points sensibles ayant trait à la Seconde Guerre mondiale et ses suites. Rappelons en effet qu'en Allemagne, l'Union des expulsés milite en faveur de la création, à Berlin, d'un Centre contre l'expulsion, un projet qui a suscité les foudres des Polonais notamment, et déplait également aux Tchèques. Le ministre des Affaires étrangères tchèque a pris ses distances vis-à-vis du projet : s'il a précisé que la République tchèque ne le soutiendrait pas, il a toutefois rappelé l'importance de la déclaration commune de 1997, qui cadre les relations bilatérales dans un esprit de réconciliation et de tolérance, ainsi que de refus de faire passer en force une seule et unique vision de l'histoire.Les deux chefs de la diplomatie, tchèque et allemand, ont aussi joué quelques notes plus légères : Vondra a en effet proposé à son homologue de créer une « alliance pour la bière » pour lutter contre l'augmentation éventuelle de la taxe sur la boisson nationale et favorite des deux pays. Preuve que même aux affaires étrangères, il n'y a pas de petite politique.