Presse : L’état de santé du président de la République, un secret pour le grand public ?
Les gens ont-ils le droit d’être informés sur l’état de santé de leurs dirigeants politiques, surtout quand il s’agit d’un chef de l’Etat ? Cette question a été abordée par plusieurs journaux suite à la nouvelle hospitalisation du président tchèque Miloš Zeman. Quelques remarques ensuite concernant les enjeux des élections législatives d’octobre. Le magazine propose également un nouveau regard sur la place Venceslas à Prague. Elle s’intéresse aussi aux tentatives visant à racourcir le délai entre les championnats du monde de football de deux à quatre ans.
Le silence qui a accompagné les causes d’une nouvelle hospitalisation du président Miloš Zeman, en début de semaine, a soulevé de nouvelles interrogations liées à son état de santé. Avant que la chancellerie ne publie ce jeudi, sur son site, un communiqué indiquant qu’ aucun problème vital n’avait été détecté chez le chef de l’Etat, le site info.cz a écrit à ce propos:
« Au lieu de fournir au public des informations sérieuses et des explications pertinentes, les collaborateurs du président de la République se taisent, tergiversent ou diffusent des informations nébuleuses sur les réseaux sociaux. Tout ceci à quelques semaines des élections législatives à l’issue desquelles le président sera comme d’habitude un acteur politique-clé. »
Le site de l’hebdomadaire Respekt observe à son tour que la chancellerie présidentielle garde traditionnellement le silence lorsqu’il s’agit de l’état de santé du président de la République et d’une hospitalisation :
« La réponse à la question de savoir quelles informations en lien avec l’état de santé des dirigeants politiques doivent être fournies au public n’est pas évidente. D’un autre côté, les gens ont le droit de savoir au moins une partie de ce qui se passe, notamment lorsqu’il s’agit d’un chef d’Etat. L’état de santé influence sa capacité à assumer son mandat et à prendre des décisions importantes qui concernent la vie des gens. »
De ce point de vue, les collaborateurs de Miloš Zeman n’offrent que des déclarations « fumeuses », écrit le commentateur du magazine. D’après lui, « leurs contorsions visant à cacher au public la vérité sur l’état de santé du président évoquent tant bien que mal le Malade imaginaire de Molière ».
La façon d’informer de la santé d’un président diffère d’un pays à l’autre, rapporte le site aktualne.cz. Il rappelle qu’en Tchéquie, le public a régulièrement été informé - et en détail - des problèmes de santé de l’ancien président tchèque Václav Havel. Par exemple, en 1998, l’intervention chirurgicale d’urgence qu’il a subir lors d’un séjour à Innsbruck en Autriche avait été alors très médiatisée.
Elections législatives : les enjeux, les programmes, les mensonges
Les élections législatives d’octobre en Tchéquie seront dramatiques, tandis que les élections fédérales en Allemagne qui auront lieu le 26 septembre ne le seront pas. C’est ce qu’indique l’auteur d’une note publiée dans le journal Deník qui dresse une petite comparaison entre les deux événements :
« Les enjeux dramatiques des élections en Tchéquie découlent de ce qu’on voit se dessiner la possibilité d’une collaboration gouvernementale du mouvement ANO, actuellement au pouvoir, avec le parti d’extrême droite SPD et les communistes. Les deux dernières formations refusent par exemple, comme on le sait, l’appartenance de la Tchéquie à l’OTAN ou à l’Union européenne. »
Concernant la comparaison de la Tchéquie avec son voisin allemand, le commentateur remarque également :
« En Allemagne, trois partis politiques établis se disputent les faveurs des électeurs, les partis extrémistes était hors-jeu. Or, quel que soit le parti vainqueur, le nouveau chancelier qui remplaçera Angela Merkel ne modifiera pas fondamentalement le cours du pays. Voilà pourquoi les Allemands ne considèrent pas leurs élections comme un événement dramatique, une éventuelle fin du monde ou un crépuscule de leur démocratie, mais juste comme un choix à faire. Et c’est ainsi que les choses doivent se passer dans un pays démocratique et bien géré. »
Le commentateur du quotidien économique Hospodářské noviny se penche pour sa part sur la campagne électorale en cours en Tchéquie. L’occasion pour lui de remarquer :
« Il existe un code publicitaire qui protège les consommateurs d’annonces déloyales et mensongères. D’un autre côté, un tel code n’existe pas pour les campagnes politiques. Or, alors que la campagne électorale s’accentue en Tchéquie, la concentration et la diffusion de mensonges et de non-sens augmente également. Un exemple pour tous : le Premier ministre Andrej Babiš a affirmé que les Pirates voulaient loger des migrants dans des appartements déjà occupés par des gens. Evidemment, les partis ont également recours à des mensonges plus sophistiqués, ainsi qu’à des promesses irréalisables. »
« Les gens votent prioritairement selon leurs sympathies vis-à-vis de tel ou tel candidat. » C’est du moins ce qu’estime, toujours à propos de la campagne électorale, un commentateur du journal Mladá fronta Dnes :
« Les programmes électoraux ont leur raison d’être. Toutefois ceux qui sont aujourd’hui proposés aux électeurs se ressemblent, dans le sens où ils n’abordent pas de sujets percutants et forts. On ne saurait donc prétendre qu’ils puissent influencer leurs décisions et les résultats des élections législatives d’octobre. »
La place Venceslas à Prague présente un visage plus avenant
« La place Venceslas à Prague n’est plus une no-go zone », peut-on lire dans un texte publié sur le site Seznam Zprávy qui se penche sur les changements que cette place centrale de la capitale a subis pour redevenir un endroit qui donne envie d’être visité :
« A l’heure actuelle, la municipalité de Prague fait l’objet de nombreuses critiques de la part des Pragois en raison des très nombreuses travaux en cours depuis cet été dans les rues et sur les rails de tramways et qui compliquent les transports publics et privés. Et même si la place Venceslas est également en chantier, elle n’est plus ce qu’elle était il y a quelques années encore : un endroit où les gens ne se sentaient pas très à l’aise et que beaucoup préféraient éviter autant que faire se peut. »
Le site Seznam Zprávy indique que la place Venceslas est désormais plus accueillante en raison de quelques nouveaux éléments :
« A noter d’abord la réouverture en 2018 du Musée national fraîchement rénové, tout en haut de la place Venceslas. La place elle-même est redevenue un endroit où il est agréable de s’arrêter, de faire des achats et de s’asseoir dans un restaurant ou dans un bistro. Par ailleurs, après la pandémie, ces derniers ont également changé, ne misant plus uniquement sur les touristes étrangers et offrant des menus et des plats à des prix abordables. »
Un Mondial de footbal tous les deux ans ?
« Un Mondial de footbal tous les quatre ans, voilà ce qu’il faut ». C’est ce que souligne un texte publié dans le quotidien Lidové noviny de ce lundi qui réagit à la proposition de certains qui souhaitent faire en sorte que ce grand événement sportif se déroule tous les deux ans. Son auteur a écrit :
« Difficile d’évaluer quels sont les pays qui soutiennent cette nouvelle idée. On peut imaginer qu’elle déplaît à la majorité des pays européens, car le vieux continent à son Euro, une compétition prestigieuse et particulièrement suivie qui alterne tous les deux ans avec le Mondial. En plus, elle est généreusement subventionnée par des sponsors mondiaux. Les pays où le football est moins développé peuvent être en faveur d’un délai plus court entre les championnats du monde pour avoir une chance de se visibiliser, en tant que participants ou en tant qu’organisateurs. Le Qatar qui accueille le prochain Mondial en est d’ailleurs un bon exemple. »
Le commentateur de Lidové noviny estime qu’un délai plus court entre les championnats du monde de footbal diminuerait leur prestige. Et aussi qu’elle priverait les spectateurs du plaisir de se réjouir pendant une longue période d’attente à l’idée de son approche.