Quand Vršovice devient Belleville: tournage d'Un sac de billes à Prague et en Bohême

Photo: Alexis Rosenzweig

L’adaptation au cinéma d’Un sac de billes, le livre autobiographique de Joseph Joffo, est actuellement en tournage en République tchèque. Réalisé par le Québécois Christian Duguay, ce film réunit notamment Patrick Bruel, Elsa Zylberstein, Christian Clavier et Kev Adams. Produit par les sociétés Gaumont et Quad, il est aussi co-produit par la société Okko, basée à Prague et dirigée par Marc Jenny :

« Ce film du livre écrit par J. Joffo, une histoire vraie de deux garçons juifs – deux frères - qui ont fui le nazisme à travers la France. C’est la deuxième adaptation de ce livre, après celle tournée par Jacques Doillon il y a une quarantaine d’années. Aujourd’hui on réactualise ce sujet avec une vision un peu plus large et des moyens plus importants qu’à l’époque. »

A quel moment votre société de production a-t-elle commencé à travailler sur ce projet ?

« Cela remonte à un an à peu près. J’ai reçu le scénario fin décembre et depuis on a fait les repérages et l’étude. Le tournage a commencé en octobre. »

A la base, c’est Olivier Dahan qui devait réaliser ce film. Il avait déjà réalisé La môme, le film sur Edith Piaf, tourné en grande partie en République tchèque. C’est comme ça que s’est faite la connexion avec Prague ?

Photo: Alexis Rosenzweig
« Oui, c’est non seulement comme ça mais aussi par les sociétés de production françaises avec qui nous sommes en contact. Le cinéma est un petit univers dans lequel tout le monde se connaît et la République tchèque a une très bonne réputation aujourd’hui en France. Il était assez naturel de penser à la Tchéquie pour ce genre de reconstitution historique, pour un film avec beaucoup de figurants et des décors particuliers qu’on ne trouve plus en France. La réputation de la société Okko en France a fait qu’on coproduit ce film en Tchéquie. »

Dans quels endroits est tourné ce film en République tchèque ?

« C’est donc l’histoire de ces enfants qui vont fuir Paris et faire une sorte de tour de France pour échapper aux nazis. Ils traversent la ligne de démarcation, se retrouvent à Marseille, à Nice, puis dans un village de Haute-Savoie avant de rentrer à Paris après la Libération. Toute une partie a été tournée en France à Nice cet été. Le but des repérages en Tchéquie était de trouver le village savoyard, qu’on a trouvé pas très loin de Prague, à Žatec, où il y a déjà eu des tournages d’ailleurs. Ensuite on a trouvé des intérieurs à Prague. On tourne cette semaine à Karlovy Vary. Et puis dans des gares, avec pas mal de reconstitutions de gares et de trains d’époque, avec beaucoup de figurants. »

Photo: Alexis Rosenzweig
On a également pu voir à Prague la rue Krymská du quartier de Vršovice complètement reconstituée en France des années 1940…

« Tout à fait. En fait on a fait un mixte. On a des prises de vue qu’on a effectuées à Paris cet été qu’on va matcher, qu’on va coupler, avec la reconstitution d’une rue de Belleville qu’on a pu faire dans la rue Krymská effectivement. »

Suite de cet entretien dans une prochaine émission.