Richard Falbr à propos du syndicalisme en Tchéquie

Richard Falbr

Chers amis, on ne saurait frapper à meilleure enseigne, un 1er mai, pour parler du monde du travail en Tchéquie et faire une mise au point sur l'activité syndicale en République tchèque. Il s'appelle Richard Falbr, il est né en 1940 à Chester en Grande-Bretagne, d'une mère espagnole, infirmière de son état et d'un père tchèque, pilote de guerre et volontaire. Richard Falbr est lauréat de l'Académie des études commerciale et il a entre autres enseigné à la Faculté de droit. Aujourd'hui, il est le patron de la Confédération tchéco-morave des syndicats. En un mot monsieur Syndicat en Tchéquie. Il est anglophone et hispanophone parfait - et pour cause - mais il ne parle pas le français. Nous avons bravé cet inconvénient et fait une interview en Tchèque, traduite en Français. Une interview émaillée de données historiques et d'illustrations. Cette émission vous est présentée par Alena Gebertova et Omar Mounir qui a recueilli les propos.

Et d'abord un peu d'histoire... Il s'agit de répondre à la question de savoir comment est née la célébration du 1er mai en Tchéquie...

A l'entrée de la maison 201 de la rue Pstrosova, dans la vieille-ville de Prague, à quelques pas seulement de la Vltava, une plaque commémorative ne passe pas inaperçue. C'est dans cette maison, autrefois domicile de l'un des maires les plus célèbres de Prague, Frantisek Pstros, qu'est né, en 1890, le " PREMIER MAI " en Bohême. 200 ouvriers s'y sont réunis le 1er février 1890, pour se pencher sur les moyens d'obtenir la journée de travail de 8 heures et pour préparer le prochain 1er mai. Il a été décidé de convoquer des réunions publiques, une plate-forme pour présenter une proclamation sur le 1er mai et pour expliquer les revendications et les objectifs des ouvriers.

Un mois après, le Club des ouvriers tchèques a distribué quelque 40.000 tracts, invitant à participer aux célébrations du 1er mai. Et le résultat ? Le 1er mai 1890, 35.000 personnes sont venues célébrer pour la première fois cette fête à Prague. Pour la comparaison, nous avons posé la question suivante à Richard Falbr :

En 1998, la Confédération tchéco-morave des syndicats représentait 1.704.000 membres, et comptait 34 unions syndicales. Où en est l'importance de la confédération aujourd'hui ? Etes-vous satisfait de votre représentativité ?

En 1998, nous avons eu 1.100.000 membres et maintenant nous avons à peu près 1 million de membres et 30 unions syndicales. S'agissant de la représentativité, nous sommes satisfaits. Mais je suis moins satisfait quand à la manière de travailler de certaines unions syndicales - ce qu'on appelle en France les fédérations - et la manière d'opérer de certaines organisations de base, parce que, ce n'est pas le nombre des syndicalistes qui importe, mais la manière dont ils ont envie de travailler et de se battre pour leurs revendications.

Est-ce que vous pourriez nous dire quelles sont les réalisations du mouvement syndical en République tchèque depuis 1990.

Avant tout, on est arrivé à créer une centrale, qui reste la centrale la plus appréciée dans tous les pays d'Europe centrale et de l'Est. Nous sommes aussi parvenus, dans des conditions très difficiles, à donner à notre association une influence notoire. De plus, nous avons pu aussi, déjà vers la moitié des années quatre-vingt-dix, atteindre le salaire réel de 1989, grâce aux succès obtenus lors des négociations collectives. De même que nous sommes parvenus, ensemble avec nos partenaires sociaux, à imposer une grande réforme de la législation du travail correspondant aux normes dans les pays de l'Union européenne. Nous avons aussi imposé toutes une série d'amendements législatifs profitables pour les syndicats. Ce que malheureusement nous n'avons pas pu faire, c'est créer des structures régionales très fortes. Nous n'avons pas pu non plus réussir le processus d'unification, entendu que dans un pays comme le nôtre, la confédération des syndicats est plus que suffisante.

A l'horizon 2004, date présumée de l'admission à l'Union européenne, le syndicat en Tchéquie serait-il apte à jouer le rôle attendu de lui dans le cadre européen ?

Je pense qu'il n'y a pas le moindre doute là-dessus, car voilà plus de cinq ans que travaillent chez nous une équipe d'intégration en partie financée par l'argent de la Confédération européenne des syndicats dont nous sommes membres, et je dois ajouter que, s'agissant de l'unification européenne, c'est une chose dont nous avons pris conscience très tôt et avons donc très tôt veillé à ce que nos membres prennent à leur tour conscience de cette unification. Au début des années quatre-vingt-dix, le gouvernement de Vaclav Klaus s'est comporté comme si, à l'Union européenne, il n'y avait que le gouvernement qui allait entrer et non pas tout l'Etat tchèque et tous nos citoyens. S'il y a quelque chose qui nous attire en Europe, c'est bien sa dimension sociale que nous aimerions être celle de notre pays.

Revenons un peu à l'histoire. Très tôt les célébrations du 1er mai en Tchéquie allaient revêtir un aspect particulier. Aussi curieux que cela puisse paraître, très tôt, la culture se mêlera en Tchéquie du 1er mai. Il n'aura pas qu'une étiquette travailliste et revendicative, mais aussi un étiquette culturelle. Depuis 1898, en effet, un grand rôle dans les célébrations des premiers mai va être joué par les personnalités tchèques du monde de la culture : réunions populaires et retrouvailles dans des théâtres. Le 1er mai 1898, la direction du théâtre national a décidé de mettre sa scène à la disposition des groupements socialistes pour y célébrer la fête du travail. Grâce à cette pratique et à des collectes effectuées à l'échelle nationale, le 1er mai a toujours eu un caractère national tchèque très prononcé. Il s'agit de défendre la langue et la culture tchèques devant l'élément germanique, tant à la mode dans les milieux bourgeois tchèques, à la charnière des XIX et XXe siècles. Des représentations données à cette occasion, telle que Jan Zizka, le fameux leader des Hussites thèques, montrent bien le mérite du théâtre national dans le renforcement de la conscience nationale. Ainsi est né le 1er mai dans l'histoire tchèque. En revanche, nous savons qu'en France, le 1er mai est d'abord le symbole de la combativité. Ce qui nous a conduits à poser la question suivante à Richard Falbr:

Nous avons beaucoup d'auditeurs dans les pays francophones d'Europe notamment, mais surtout en France, connue par son syndicalisme virulent. Quelles relations ont les syndicats tchèques avec les syndicats français ? La Confédération tchéco-morave des syndicats, a-t-elle une préférence pour un syndicat français en particulier et pourquoi ?

Les contacts les plus objectifs, nous les avons avec la CFDT, peu de contacts avec la CGT, des contacts moins fréquents avec Force ouvrière. Mais je dois ajouter que depuis les manifestations de l'an dernier à Nice, c'est la CGT et les participants à ses manifestations qui m'ont le plus impressionné. Quant à la question que vous m'avez posée, pourquoi une centrale et pas l'autre, c'est pratiquement une réaction hystérique à l'égard de ce qui est de droite et ce qui est de gauche. Si bien que, une série de nos membres ne veut rien avoir avec les communistes. Ces membres jugent toutes les structures ayant existé avant 1990 comme une suite du communisme. C'est une chose qui nous suit, outre que dans ce parti il existait une certaine lassitude, et même 11 ans après le putsch, on n'est pas parvenu à laisser ça derrière nous.

Justement, le monde ouvrier tchèque est en effet sorti du communisme avec une certaine méfiance vis-à-vis du syndicat, perçu comme un vestige du communiste. Qu'en pensez-vous personnellement ?

Les syndicats bénéficient apparemment de 37% de confiance auprès de toutes les catégories de personnes, y compris ceux qui ne travaillent pas et ont une occupation ménagère. L'un dans l'autre, c'est un résultat satisfaisant. Cependant, cet héritage du passé comme on dit, et dont vous parlez, est toujours très vivace. Cela veut dire que dans la vision d'une série de gens, le syndicat est caricaturé selon le modèle antécédent à 1989. Toute une série de gens qui bénéficient des acquis du syndicat comme par exemple les résultats de la négociation collective, ne savent pas que ces négociations existent et pensent que cela est automatique. Une série de gens ne cherchent pas à savoir que nous sommes parvenus à imposer un code du travail convenable. Quoi qu'il en soit, je pense que l'ingratitude est un phénomène mondial. Les Tchèques sont, sur ce point, les pires. Ils connaissent tout et passent leur temps à tout solutionner dans des brasseries, si bien que la collaboration avec eux se fait dans de mauvaises conditions. Maintenant, comme vous avez parlé des syndicalistes français, je dois dire que c'est ainsi que j'aurais aimé avoir mes syndicalistes. Il suffit de faire appel aux Français, et ils sont toujours prêts à monter les barricades. Ca me plaît beaucoup.

De grandes entreprises se sont trouvées depuis 1990 en difficultés à cause de la transformation économique, notamment dans le domaine des mines et de l'industrie lourde. Des considérations sociales ont conduit les gouvernements successifs à éviter des thérapies de choc, ce qui a retardé la transformation par rapport à la Hongrie et la Pologne. Que pensez-vous de la transformation du point de vue syndical ?

Nous avons dit depuis le départ que la transformation doit respecter la dimension sociale. Les partis de droite ont eu une rhétorique de droite, mais il avaient peur d'entreprendre une transformation décisive, notamment la privatisation des grandes banques et la restructuration des grandes entreprises. Si ça se trouve, ils ont pensé que les choses allaient marcher d'elles-mêmes. Bien sûr, nous autres, en tant que syndicalistes, nous ne pouvions pas intervenir contre un faible pourcentage de chômage, qui se situait autour de 3 à 3,5%. Mais nos collègues en Occident nous disaient que cela n'a pas de sens, que le chômage devait être plus important, que la restructuration fera mal, et qu'il s'agit d'un processus que payera toute une série d'entreprises. Malheureusement, chez nous, dans les premières années de la transformation, une série d'entreprises, en effet, ont payé les pots cassés, mais au profit des voleurs qui les ont pillés, à cause des gouvernements qui n'ont pas mis en place un cadre législatif adapté pour la transformation. C'est pour cela qu'ils s'en sont sortis et ont diffusé dans le monde l'idée tolenovani et une autre idée montrant à quel point est sauvage l'Est. Tout simplement, parce que libéraux et conservateurs à la tête de notre gouvernement ont laissé jouer la règle du "laisser-faire" qu'il pensent déjà avoir fait ses preuve et les fera, le marché ayant montré qu'il peut tout régler. Or le marché doit être régulé. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, il a fallu attendre un gouvernement social-démocrate pour qu'il construise un capitalisme convenable. Nous avons, lors des années de transformation, tenu un cap social. Mais je dois dire que le début de la transformation a été moyennement douloureux, et pour la première fois, aujourd'hui, nous constatons que nous aurions dû procéder comme l'ont fait les Hongrois : faire tout en un minimum de temps, passer par des étapes douloureuses, afin d'avoir derrière soi les ennuis, au lieu d'avoir encore plusieurs choses devant nous.

Tout comme en France, il y a le vieillissement de la population en Tchéquie. Les économistes soutiennent que l'empressement des gens d'aller à la retraite aggrave la balance des finances publiques, même s'il diminue le chômage. Quinze mille personnes de plus qu'à la retraite « normale » sont parties l'année dernière en préretraite, et ce, bien que l'âgé légal pour le départ à la retraite augmente chaque année de quelques mois. Les préretraités reviennent à l'Etat beaucoup plus cher. Pour cela le gouvernement veut favoriser les gens qui partent à la retraite plus tard. Il y a un retraité pour 3 salariés. D'où la question suivante

La situation des salariés tchèques n'est certainement pas facile. Et que pensez-vous de celle des retraités.

Les retraités ne sont pas les plus touchés. Le groupe le plus touché sont les jeunes ménages avec des enfants en bas âge. Les retraités bénéficient d'une pension régulièrement revalorisée. Les pensions les plus faibles sont mises à hauteur. Bien sûr les retraités sont les mieux organisés parce qu'il sont faciles à mobiliser et ils agissent de concert. Ils disent que leur situation est la plus mauvaise, je ne vois pas les choses ainsi. En Italie, la centrale la plus forte est celle de l'Union des syndicats des retraités. Je peux dire que tous tapent sur les nerfs. Nos retraités aussi tapent sur les nerfs. Parce qu'ils sont toujours en train de nous solliciter pour qu'on leur obtienne des augmentations alors que nous savons que la situation des jeunes ménages est pire. Ils ne peuvent acquérir ni appartement, ni mobilier, et quand la femme est à la maison, elle doit vivre avec un revenu serré. Malheureusement, il n'est pas facile d'organiser les jeunes.

Auriez-vous un programme spécial à l'intention des jeunes ?

Non. Nous avons, dans le cadre de la confédération, une organisation des jeunes, très petite. Les jeunes représentent dans la confédération à peine 6% des jeunes jusqu'à 35 ans. Notre confédération contient en majorité des membres plus âgés. Les jeunes gens n'aiment pas s'engager dans les syndicats et préfèrent s'engager dans des ONG. C'est pourquoi j'envie les Français, ils ont une forte jeunesse syndicale. La manifestation de Nice m'a beaucoup plu. Il y a eu un défilé d'une heure des jeunes syndicalistes, des hommes et des femmes, et l'on voyait bien qu'ils étaient heureux de faire partie du syndicat. Du jamais vu chez nous encore. Malheureusement.

En septembre 1999, vous avez déclaré votre désapprobation au projet d'amendement de la loi électorale, alors en préparation par l'ODS et la CSSD. Quelle part est celle de votre qualité de syndicaliste dans cette décision par exemple, et d'une façon générale dans vos fonctions représentatives au Sénat ?

Au Sénat je soutiens généralement les opinions que soutient la social-démocratie. Mais j'ai voté contre le projet de loi électorale et le projet de loi sur la banque nationale. Quant à l'opinion des membres de la Commission de la social-démocratie, concernant la loi électorale, je n'ai pas cherché à la connaître. Parce que je me suis fait une conviction et j'ai tenu compte de la réalité, à savoir que j'exprime la volonté des électeurs du district de Most où je me suis présenté deux fois et me suis fait élire deux fois. Je pense que le projet de loi électorale était un projet obscène. Et je suis content que la Cour constitutionnelle ait rejeté les dispositions de ce projet que j'ai justement critiquées. Je ne crois pas au système bipartite et pas plus à la courte période du monopartisme au gouvernement, dont je suis sûr qu'il mène en fin de compte à un certain monopole. Qu'à la tête de plusieurs partis minoritaires il se trouve des idiots, cela ne change rien. Je ne suis pas partisan du bipartisme, car il permet, comme aux Etats-Unis, de déboucher sur des situations où c'est le tribunal qui gagne les élections. Il n'y a tout simplement pas lieu de parler de démocratie et il n'y a aucune garantie. Personnellement, je serai partisan du scrutin majoritaire pour l'élection à la Chambre des députés, car il permet un meilleur contrôle. Chez nous la Chambre des députés est élue à la proportionnelle et au Sénat le scrutin est majoritaire. Je pense que personne n'a le droit de fermer la porte à quiconque, surtout que le gratin du parti est composé d'anciens membres du parti communiste. Je sais que certains parmi eux sont précieux. De là à ce que quelqu'un mette à profit une situation donnée pour changer les objectifs de la constitution par des moyens juridiques, je ne reste pas indifférent et je ne peux pas être d'accord avec lui. Il s'agit d'un phénomène qui pourrait être courant ailleurs, mais je ne voudrais pas qu'il fasse école en République tchèque. Si au début des années quatre-vingt-dix, nous avons parlé du bolchevisme de droite, il y a lieu de parler maintenant du bolchevisme du gauche, simplement parce que la majorité à toujours raison ; or ce n'est pas toujours vrai.

Est-ce que c'est votre expérience personnelle, en tant que personne ayant vécu en Angleterre, qui fait que vous n'êtes pas pour le bipartisme ?

J'ai vécu en Angleterre seulement jusqu'à l'âge de 5 ans. Mais le bipartisme ne me convient pas, parce que cette alternative met l'électeur en minorité. C'est ce que je pense. Je pense que pour les pays qui viennent de sortir du totalitarisme, la démocratie est en définitive dangereuse. Les Italiens n'ont pas permis la création, chez eux, du bipartisme. La conséquence en est qu'ils ont eu 50 gouvernements, mais ils sont l'une des économies les plus fortes au monde. Cela dit, ils sont créatifs car il importe de s'efforcer de créer des coalitions. Chez nous, les politiciens essayent de tout simplifier. Les tchèques sont très querelleurs, très hargneux et ne parviennent pas à se mettre d'accord. Alors, ils essayent de retoucher les constitutions et la loi. Je ne suis pas d'accord.

Déjà en 1998, vous preniez vos distances du contrat d'opposition signé entre la social-démocratie et l'ODS. Vous avez déclaré : "Personne ne doit présumer que je vais accomplir aveuglément les accords passés entre l'ODS et la social-démocratie". Dans quelle mesure ce contrat a handicapé la collaboration syndicale avec la social-démocratie ? Les salariés y ont-ils perdu quelque chose ?

Je pense que le contrat d'opposition n'a porté aucun dommage, mais du tout, aux intérêts des travailleurs. En revanche je pense que le contrat d'opposition a fait des dégâts chez la social-démocratie, et je pense que ce qui a aussi endommagé la social-démocratie, c'est que, certaines choses ont été débattues uniquement entre Klaus et Zeman. Je pense en ce qui me concerne que le contrat d'opposition est un accord de coalition qui ne dit pas son nom, et je trouve plus convenable une coalition plus large plutôt que cet idée spéciale tchèque. Le contrat d'opposition n'a pas non plus porté atteinte aux rapports entre la social-démocratie et la confédération. Tout ce qu'il a fait, c'est qu'il a dégradé les rapports entre moi et le président de la social-démocratie, Milos Zeman.

Vous parlez d'une large coalition. Comment vous vous la représentez ?

Une grande coalition ! S'il ne s'agit, pour l'ODS que de laisser la social-démocratie gouverner afin qu'elle torpille certaines lois nécessaires pour notre admission à l'Union européenne, je trouve plus convenable une large coalition. Ca doit venir de l'ODS et de la social-démocratie - entre parenthèse ce que j'ai répété ces dernières années - qui doivent se mettre d'accord sur certains minimums, si c'est possible, l'important étant que le possible soit fait afin que nous accédions à l'Union européenne. Et, à ce moment-là seulement, nous pourrions abandonner la grande coalition. Mais ce qui se passe, je ne le trouve pas à mon goût, car je reste persuadé que c'est l'ODS qui a tiré le plus grand bout de la ficelle.

Si mes comptes sont bons, un congrès vous attend en 2002. Pourrait-on s'attendre à une réforme de fond qui sortirait de ce congrès ?

Avec ce congrès ? Difficile. Nous avons voulu que le congrès résolve deux problèmes difficiles : l'intégration de l'Union des syndicats - et cela, on n'y parviendra pas, parce que nous avons formé ce syndicat selon le modèle AFL - CIO américain, très libre, alors que nous aimerions un peu plus de centralisme. Ensuite, la création de régions syndicales très fortes, je pense que cet objectif, le prochain congrès pourrait l'atteindre. L'intégration, non. Former des régions est très important, car le pays est désormais divisé en régions, et il est nécessaire que les syndicats procèdent en tant que partenaires des gouvernements régionaux et les structures régionales de l'emploi. Cela devrait être le thème principal du congrès.

Il y aurait peut-être une question que vous auriez aimé que je vous pose et que je n'ai pas posée ... Je vous laisse le soin donc de me répondre à cette question ...

J'aurais aimé que vous me demandiez ce que c'est que la chance. J'aurais répondu que la chance n'est pas dans une fonction de haut niveau, ni dans la richesse, ce dont les Tchèques devraient prendre conscience plus que jusqu'à présent. Pour être heureux, il suffit d'être en bonne santé et avoir une bonne famille, et, bien entendu, en emploi. Mais il n'est pas nécessaire de polémiquer en permanence sur le fait de savoir si je vais avoir plus d'influence ou non. Malheureusement peu de Tchèques en ont conscience, et une part dans cela revient à la création d'un mythe selon lequel le succès est lié seulement à l'argent et à la fonction ; c'est, malheureusement, la conséquence des premiers gouvernements et aussi le fonctionnement et le manque de maturité de nos médias.

Auteurs: Omar Mounir , Alena Gebertová
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