Six mois du gouvernement de Bohuslav Sobotka

Bohuslav Sobotka, photo: Archives de gouvernement

La revalorisation des retraites, la baisse du taux de la TVA sur les médicaments et les livres, ainsi que la suppression des frais de consultation chez le médecin: ce sont quelques points du programme gouvernemental que le cabinet de Bohuslav Sobotka a réalisé dans ses premiers six mois en fonction. En revanche, son parti social-démocrate n’est pas parvenu à modifier les modalités des restitutions des biens aux Eglises qui sont restées dans leur version approuvée par le gouvernement de Petr Nečas. Enfin, la loi sur la fonction publique est débattue à la Chambre des députés ce mercredi.

Bohuslav Sobotka,  photo: Archives de gouvernement
Pendant ces six premiers mois, la composition du cabinet de Bohuslav Sobotka est restée inchangée. Le premier départ est plutôt une promotion car Věra Jourová (mouvement ANO) quitte son ministère du Développement régional pour Bruxelles où elle devrait occuper le poste de commissaire européen. Lors de ses vingt-huit conseils des ministres, le cabinet a approuvé plus de 600 textes. Au micro de la chaîne de télévision publique, Bohuslav Sobotka en esquisse un bilan :

« Dans la mise en œuvre de notre programme, nous sommes freinés par la branche législative. Il faut bien évidemment plusieurs mois pour modifier des lois. Parfois, la coordination entre le gouvernement et les groupes parlementaires pourrait être meilleure, comme l’a montré l’expérience de la semaine dernière avec le vote sur la taxe sur le pétrole. Je suis satisfait que nous respections l’accord de coalition et que nous ayons réussi à faire passer la valorisation des pensions, l’introduction de la prime à la naissance pour le deuxième enfant ou la hausse du salaire minimum. »

Politologue à l’Ecole supérieure de commerce (VŠE), Vladimíra Dvořáková souligne que dans ce bilan, il faut également mentionner les projets qui n’ont pas encore été votés :

« Le gouvernement se félicite pour tout ce qu’il a accompli. Néanmoins, il n’évoque pas ses autres promesses pas encore réalisées, comme la mise en place du registre central des marchés publics. Je comprends que les gens s’intéressent plus à la revalorisation des retraites, mais l’existence de ce registre, tout comme la loi sur la fonction publique, sont des composantes nécessaires d’un environnement propice pour un autre fonctionnement de la politique. »

La plateforme « Reconstruction de l’Etat » (Rekonstrukce státu) qui suit l’avancement des neuf projets des lois anticorruption, fait également le bilan de ces six premiers mois du gouvernement Sobotka. Néanmoins, un des membres de ce projet et directeur de l’antenne tchèque de Transparency International, David Ondráčka nuance :

David Ondráčka,  photo: Elena Horálková,  ČRo
« A l’heure actuelle, il est encore trop tôt pour juger ce gouvernement en ce qui concerne les projets de loi anticorruption. Nombreux sont ceux qui ne sont pas encore arrivés à l’ordre du jour de la Chambre des députés. La loi qui élargit les compétences de l’Office suprême de contrôle (NKÚ) arrive au Sénat, la loi sur la fonction publique est en troisième lecture à la Chambre basse. Le registre central des contrats publics sera débattu seulement en septembre. La loi concernant ce registre ne comporte qu’une dizaine de paragraphes, j’aurais aimé voir cette loi beaucoup plus tôt. Néanmoins, les autres lois, je préfère qu’elles soient bien préparées avant d’être votées. »

La Chambre des députés a entamé ce mercredi la troisième lecture de la loi sur la fonction publique avec une soixantaine d’amendements et un débat qui s’annonce long.