«Stesti» de Bohdan Slama - un nouveau film tchèque à ambitions

Le Bonheur
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Le Bonheur... En français, il n'y a que le célèbre film d'Agnès Varda, tourné en 1964, qui porte ce nom. En tchèque, Stesti, la traduction du mot bonheur, est aussi le titre d'un nouveau film dont la prochaine sortie est très attendue. Alena Gebertova.

Le Bonheur
Avant même que le deuxième long métrage du jeune réalisateur tchèque, Bohdan Slama, ne sorte en salle, la critique parle de l'événement de la saison. D'autant que le premier film du réalisateur, Les abeilles sauvages, dont l'histoire se déroulait dans un coin perdu de la campagne, avait déjà été très favorablement accueilli, par la critique et par les spectateurs. Le Bonheur conte à son tour une histoire de gens ordinaires, avec pour protagonistes trois jeunes personnes et deux petits gosses, délaissés par une mère psychiquement malade. Amitié, amour, sacrifice, recherche du bonheur - autant d'émotions fortes et vraies qui se marient dans le film. Son casting a réuni pour les rôles titres de grandes stars du cinéma tchèque d'aujourd'hui : Tatiana Vilhelmova, Ana Geislerova et Pavel Liska. Tatiana Wilhelmova qui joue dans le film la principale héroïne, Monika, n'a pas hésité une seconde à accepter ce rôle :

« Je savais que le travail allait être dure, mais je savais aussi que le résultat serait très bon et que ce serait un film auquel je pourrais m'identifier. J'aime beaucoup le langage poétique de Bohdan Slama. Quand j'ai à accepter de jouer dans un film, c'est la personne du réalisateur qui, finalement, compte pour moi davantage que le scénario ».

Le film le Bonheur se déroule dans la région de Most, en Bohême du nord, que l'on aime à qualifier de région post-industrielle. La vie dans cette localité qui a un taux de chômage des plus élevés à l'échelle nationale, est tout sauf facile. L'acteur Pavel Liska :

« La ville de Most, que je connaissais pour y avoir passé des vacances, est une ville très dépressive. Une grande partie de la ville avait été démolie par le régime communiste qui a édifié de nouveaux bâtiments, de style socialiste. Et c'est dans ce milieu que les habitants de Most doivent aujourd'hui vivre. Non, vraiment, ce n'est pas un lieu très gai à vivre ».

Le film Le Bonheur, lui, n'est pourtant point déprimant, et reste éloigné d'une banale love story. Bohdan Slama le décrit comme une histoire « de miracles qu'apportent les amours ordinaires ». Le public l'appréciera-t-il autant que la critique ? La réponse est à attendre à partir de sa sortie en salle, le 15 septembre prochain. Mais avant encore cette date, les 11 et 12 septembre, il aura une première mondiale au festival de Toronto. On retient en outre le fait que Le Bonheur a été sélectionné pour le Festival international du Film de San Sébastian ce qui est considéré comme un grand événement, car l'absence des films tchèques dans de grands festivals était devenue coutumière. Le film est inscrit, aussi, au festival de New York, où la dernière présence tchèque remonte à 1978, avec Le Jeu de la pomme de Vera Chytilova.